Dans l’atelier intitulé « Lutter contre les inégalités de santé », la question était celle de la place des mutuelles face aux inégalités de santé qui se sont montrées criantes durant la crise sanitaire de la Covid-19. La secrétaire générale des Mutuelles de France, Pascale Vatel, l’a affirmé : « Les Mutuelles de France veulent être un acteur de la réduction des inégalités en étant sur l’accès aux soins et la prévention et en valorisant la démocratie sanitaire et sociale. »
En phase avec cette ambition, l’invitée de cet atelier était Maryannick Surget, présidente régionale de France Assos Santé. Selon elle, il faut en effet « utiliser la démocratie sanitaire pour lutter contre les inégalités en santé. Cela passe par le fait d’intégrer les usagers dans la démarche de soins, de favoriser l’accès à des activités de prévention, de développer l’éducation à la santé et de proposer une offre aux tarifs opposables. Cette approche a permis de renforcer les actions de France Assos Santé ». Autant d’éléments sur lesquels « les mutuelles ne manquent pas d’atouts », n’a pas manqué de souligner Pascale Vatel.
Plus précisément, l’atelier s’est concentré sur les actions que peuvent mettre en oeuvre les mutuelles pour lutter contre les déserts médicaux, dans les territoires ruraux, mais aussi péri-urbains et urbains. Au cours des échanges, les délégués ont dégagé les aspects essentiels qui peuvent constituer autant de pistes pour l’avenir.
Parmi les actions à valoriser, la prévention et la promotion de la santé sont apparues comme le préalable à tout travail sur la santé. L’idée a été émise d’inscrire la prévention dans les contrats collectifs pour les salariés, ce qui impliquerait les employeurs dans cette lutte contre les inégalités de santé. Sur ce sujet de la prévention, un délégué a évoqué une expérimentation de sa mutuelle pour toucher les adhérents pendant leurs vacances car ils sont plus réceptifs (conseils de diététique et de sport notamment). C’est par ailleurs en favorisant encore davantage le travail de groupe des professionnels de santé, la mutualisation de l’offre de soins, que les mutuelles peuvent participer à cette réduction des inégalités. Sur ce point, le constat a été fait que les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) voulues par le projet gouvernemental « Ma santé 2022 » peinent à émerger et sont captées essentiellement par les médecins libéraux.
Dès lors, a affirmé Pascale Vatel : « Il faut faire en sorte que les centres de santé soient plus visibles sur les territoires de façon que les patients sachent de quel soin ils peuvent bénéficier autour d’eux. » Un défi qui passe aussi par le fait d’avoir des centres de santé toujours plus attractifs pour recruter des praticiens et pluridisciplinaires pour faciliter l’accès aux soins des patients. Avec comme ligne directrice la mixité de fréquentation dans les centres de santé, car la lutte contre les inégalités serait vaine dans un contexte de ghettoïsation.
Au fond, comme l’a indiqué un délégué, « réfléchir aux inégalités de santé à travers le prisme de la démocratie sanitaire est intéressant pour les mutuelles, car c’est une façon de ré-utiliser les fondamentaux de la mutualité que sont la prévention, l’éducation à la santé, l’accompagnement et la proximité ».