Hausse vertigineuse des infections sexuellement transmissibles en Europe

Les infections sexuellement transmissibles (IST) se répandent en Europe. © 123 RF
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies alerte sur une inquiétante hausse des infections à chlamydia, de gonococcies et de syphilis. ©123RF

De récentes études européennes et nationales mettent en lumière la forte recrudescence des IST. Si la hausse du nombre de dépistages explique en partie l’explosion de ces chiffres, tous les observateurs insistent toutefois sur la nécessaire utilisation du préservatif.

Les chiffres dévoilés par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) témoignent d’une forte augmentation des infections sexuellement transmissibles dans tous les pays de l’Union européenne (UE). En effet, au début du mois de mars 2024 l’agence de l’UE révélait les résultats d’une étude sur les IST, auparavant nommées maladies sexuellement transmissibles (MST).

Répercussions sur la santé

Pour rappel, ces infections sont contractées au cours des relations sexuelles. Elles peuvent être d’origine bactériennes, comme la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiose. Par ailleurs, les IST sont également parasitaires ou virales (hépatite B, herpès génital, le VIH et le papillomavirus humain-VPH). Toutes sont susceptibles d’entraîner des répercussions sur la santé. Et la grande majorité d’entre elles se transmettent, pendant la grossesse, au futur bébé.

Très contagieuses, les IST bactériennes se répandent particulièrement vite en Europe. Selon l’enquête de l’ECDC, le nombre de cas de gonorrhée a pratiquement doublé entre 2021 et 2022. La syphilis est également en hausse de 34 % entre ces deux mêmes années. Et il en va de même pour le nombre de personnes infectées aux chlamydias (+ 16 %).

Explosion des cas de syphilis

L’étude de l’agence européenne ne détaille pas les chiffres français. Car une surveillance continue est opérée sur le territoire. La dernière publication sur le sujet des IST a été diffusée en décembre 2023 par Santé publique France. Les données alors communiquées faisaient, elles aussi, état d’une augmentation importante des IST. Ainsi, une hausse de 16 % du nombre de cas de chlamydioses est observée entre 2020 et 2022. Par ailleurs, la gonococcie et la syphilis sont en explosion, puisqu’elles enregistrent respectivement une hausse de plus 91 %, et de 110 %.

L’importance du dépistage

En conclusion de cette enquête, les auteurs précisent que ces chiffres vertigineux s’expliquent également par la hausse du nombre de dépistages des IST. « Et l’absence de données antérieures à la pandémie de Covid-19 rend difficile toute comparaison avec une période d’avant crise sanitaire. (…) Il paraît important de poursuivre les efforts en termes de dépistage combiné de toutes les IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires, afin de commencer rapidement le traitement et interrompre les chaînes de transmission. »

Se protéger et protéger ses partenaires

Tous les chercheurs et les professionnels de santé rappellent l’importance de se faire tester pour savoir si l’on est porteur d’une infection sexuellement transmissible. Par ailleurs, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et Santé, par la voix de sa directrice Andrea Ammon, insiste également sur la nécessaire utilisation du préservatif lors des rapports sexuels.

« Promouvoir l’utilisation du préservatif et favoriser un dialogue ouvert sur les IST peuvent aider à réduire les taux de transmission. A la lumière de l’augmentation des cas d’IST en Europe, les individus doivent prendre des mesures pour se protéger et protéger leurs partenaires. »