France Alzheimer et maladies apparentées avait déjà alerté sur le déremboursement éventuel des médicaments contre la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, elle s’inquiète de l’avis rendu par la Haute Autorité de santé qui revient sur le sujet.
Pour ou contre le déremboursement des médicaments contre la maladie d’Alzheimer ? La Haute Autorité de santé (Has) s’est clairement prononcé pour, dans son dernier avis, au prétexte que le service médical rendu (Smr) a été considéré comme insuffisant. « Lors de la précédente réévaluation en 2011, la Has avait conclu à un service médical rendu (Smr) faible tout en préconisant des mesures de bon usage pour réduire le risque de survenue des effets indésirables », rappellent les experts de la Has.
De plus, ces produits sont non dénués d’effets indésirables (digestifs, cardiovasculaires, etc.), dénoncés depuis plus de dix ans, d’après la Has.
Les médicaments dans la ligne de mire de l’autorité sanitaire sont les suivants : Aricept®, Reminyl®, Exelon® et Ebixa®, mis sur le marché depuis plus d’une vingtaine années.
De son côté, l’association France Alzheimer et maladies apparentées, a déjà de nombreuses fois plaidé contre ce déremboursement et avait alerté dès juin 2016.
France Alzheimer, farouchement opposé au déremboursement
L’association regrette de n’avoir pas été consultée par la Has et indique que si le déremboursement de ces médicaments était effectif, « la France serait le seul pays européen à les dérembourser ». Une décision qu’elle juge innapropriée et qui « envoie un signal négatif et dangereux à toutes les personnes malades qui bénéficient de ces traitements et à toutes celles qui sont engagées dans une démarche de diagnostic ». Certes, l’assurance-maladie ferait des économies, mais rappelons que ces quatre médicaments dont bénéficient entre 30 000 et 40 000 malades sont génériqués.
L’affaire est désormais entre les mains de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui devrait prendre une décision dans les prochains jours.
La maladie d’Alzheimer touche près de 850 000 personnes en France. Son évolution est le plus souvent progressive, avec une aggravation des troubles cognitifs entraînant une perte d’autonomie puis une apparition de troubles du comportement.
Miser sur les thérapies non médicamenteuses
Si le médicaments ne font pas l’unanimité, l’approche non médicamenteuse, globale et pluriprofessionnelle est plébiscitée par tous les acteurs et bénéfique pour les malades qu’ils soient chez eux ou en institution. Cela nécessite une bonne coordination des différents soignants et doit s’inscrire dans le cadre d’un parcours de soins coordonné.
Quelles sont ces approches ? Elles peuvent revêtir différentes formes :
– une prise en charge avec un orthophonisme et/ou un ergothérapeute ;
– une stimulation cognitive (ateliers mémoire…) avec des mises en situation ou des simulations de situations vécues (trajet dans le quartier, toilette, téléphone, etc.) dont l’objectif est de ralentir la perte d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne ;
– une prise en charge psychologique et psychiatrique du patient et de son entourage et aussi des aidants familiaux ;
– une promotion de l’exercice physique (notamment la marche).