Quand l’urgence est de trouver de quoi manger, la question des soins n’est clairement pas une priorité. A Dole, dans le Jura, les bénévoles du Secours populaire mettent en place des actions de prévention pendant la distribution des aides alimentaires.
Sous un hangar de plus de 1 000 mètres carrés, derrière un enchevêtrement de cartons, de meubles et de vêtements destinés à sa boutique solidaire, le Secours populaire de Dole, dans le Jura, a installé les frigos et étales de son libre-service alimentaire. Tous les jours, une cinquantaine de familles en grande difficultés vient y chercher de quoi se nourrir. Un bénévole les attend derrière la porte pour leur présenter les produits et les aider à remplir leur caddie.
Isabelle a installé son stand à la toute fin du parcours. Sur une table, elle a disposé tout le matériel dont elle a besoin aujourd’hui. Une dent en plastique de grande taille permettant d’expliquer la formation des caries, une fausse mâchoire en plâtre, et des brosses à dents de différentes tailles. Directrice de l’Espace Santé, une association de la ville qui organise notamment des ateliers de prévention, elle vient pour la première fois au Secours populaire proposer une animation autour de l’hygiène bucco-dentaire.
Lorsqu’elle croise un regard, ou qu’elle sent un intérêt ou une curiosité pour son stand, Isabelle engage alors la conversation. Et elle leur propose de manipuler les ustensiles à disposition. « Mon objectif est surtout de répondre à leurs questions éventuelles. Notamment sur le brossage de dents des enfants ou sur les maladies de la dent. J’en profite également pour leur rappeler que des visites gratuites chez le dentiste sont également possibles à certains âges. »
La priorité est de réussir à remplir son frigo
Dès qu’elle en a l’occasion, et en s’appuyant sur les connexions de son réseau associatif et mutualiste, l’antenne de Dole propose des actions autour de la santé. En prenant soin de les organiser pendant les temps d’aide alimentaire. « Nous avons essayé de monter des réunions d’information et de prévention à d’autres moments. Mais cela n’a jamais fonctionné, explique Philippe Chazerand, médecin bénévole. Les personnes accueillies sont tellement préoccupées par leur situation. Elles doivent d’abord réussir à trouver de quoi manger. Leur frigo est vide et il y a urgence. Le sujet de la santé n’est clairement pas prioritaire. Pour pouvoir réussir à parler de la santé, il faut être là, avec eux ».
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