C’est inédit. Pour la première fois, le cancer du sein d’une ancienne infirmière travaillant de nuit est reconnu comme maladie professionnelle.
Une ancienne infirmière d’un hôpital de Moselle (57) a fait reconnaitre son cancer du sein, comme maladie professionnelle. Les horaires de nuit qu’elle a effectué pendant plusieurs années, ont été mis en cause. Cette première pourrait faire jurisprudence.
Un lien direct entre le cancer du sein et le métier
« On peut affirmer qu’il existe un lien direct et essentiel entre le cancer du sein dont elle est victime et le travail effectué auparavant », peut-on lire dans le rapport du médecin expert, cité par le Journal Le Parisien.
L’infirmière de 62 ans, aujourd’hui retraitée est soulagée. A force d’un combat acharné, accompagnée par la CFDT-mineurs de Freyming-Merlebach (Moselle), depuis 2020, elle a réussi à faire reconnaitre le lien entre sa maladie et son métier.
Cette soignante a pendant 28 ans, accumulé 873 nuits de travail (soit environ une par semaine). Travailler la nuit, à l’hôpital sous de fortes lumières, a pu au fil des ans, altérer sa santé. Ces horaires décalés ont perturbé son horloge biologique et affecté ses défenses immunitaires.
L’exposition à la lumière artificielle a pu « diminuer sa sécrétion de mélatonine, une hormone anticancer », indique le journal Libération.
Horaires de nuit, mauvais pour la santé
Dans le cas de cette ex-infirmière, ce sont bien les horaires de nuit qui sont en cause. Dans étude de 2010, le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) a classé le travail de nuit entraînant des perturbations du rythme circadien, comme « probablement cancérigène ».
Pour le CIRC, le risque de cancer du sein était augmenté de 30% chez les femmes ayant travaillé de nuit. Par rapport aux autres femmes.
Surtout, chez celles travaillant de nuit pendant plus de 4 ans. Ou chez les travailleuses dont le rythme de travail était de moins de 3 nuits par semaine. Ce qui implique des décalages de phase plus fréquents entre le rythme de jour et le rythme de nuit.
De son côté, la CFDT-mineurs de Freyming-Merlebach (Moselle), espère que ce dossier pourra faire jurisprudence.
Le syndicat souhaite que ce cas amènera à d’autres reconnaissances de maladie professionnelle. Surtout dans des métiers où le travail de nuit est fréquent.