Avant de visiter un service de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le président de la République a rencontré des responsables syndicaux devant lesquels il a reconnu des « erreurs » dans la réforme du système de santé engagée il y a deux ans. Mais peut-on imaginer que les plans de grande envergure de suppressions de postes et de lits, actuellement en cours sur le territoire, soient remis en cause ?
Il faut « mettre fin » à la « paupérisation » des personnels soignants, a insisté Emmanuel Macron, lors d’une visite à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, le 15 mai.
Accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, le président de la République a assuré : « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée », car elle ne « portait pas assez de sens » et avait une « ampleur » et un rapport au temps « pas du tout suffisants compte tenu de l’état où était l’hôpital ».
« J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses » et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».
La veille, jeudi 14 mai, Emmanuel Macron a annoncé que des discussions allaient rapidement s’ouvrir sur l’avenir de l’hôpital sous l’égide du ministre de la santé, Olivier Véran. Objectif de ce processus : « Revisiter tous les chantiers à l’aune de ce qui s’est passé ces dernières semaines », explique-t-on à l’Elysée, où l’on fait valoir que « c’est tout un système de santé qu’il faut réappréhender ».
Mais que faut-il penser, lorsque, deux jours auparavant, le 12 mai, le Comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins (Copermo) a validé le plan du centre hospitalier de Nancy qui supprime 598 postes et près de 180 lits dans les cinq années à venir…
Et c’est ainsi partout en France. A Bordeaux, par exemple, la fermeture de l’hôpital militaire Robert-Picqué n’est toujours pas remise en cause. L’objectif étant la suppression de lits pour favoriser les soins ambulatoires.
Peut-on imaginer que les plans de suppressions de postes et de lits dans les hôpitaux soient réellement remis en cause ? On demande à voir…