Solimut agit pour ses salariées avec un congé menstruel pionnier et engagé

Solimut mutuelle de France plaide depuis plusieurs années pour que « la Sécurité sociale rembourse sans conditions les protections périodiques et prenne en charge un congé menstruel pour les règles incapacitantes ». © 123RF
A partir du 28 mai 2025, les salariées de Solimut Mutuelle de France souffrant de douleurs menstruelles incapacitantes pourront bénéficier d’un congé menstruel rémunéré, jusqu’à treize jours par an. © 123RF

Solimut Mutuelle de France met en place un congé menstruel et devient ainsi l’une des premières structures françaises à mettre en place ce dispositif. Cette mesure, qui prendra effet le 28 mai prochain, traduit un engagement historique en faveur de la santé des femmes.

A partir du 28 mai 2025, les salariées de Solimut Mutuelle de France pourront bénéficier, sur certificat médical, d’un congé menstruel rémunéré allant jusqu’à 13 jours par an. La mutuelle fait ainsi partie des premières structures françaises à mettre en place ce droit. L’objectif du dispositif est de « lever les tabous encore trop souvent associés aux règles. Et créer un environnement de travail inclusif et favorisant la santé et l’égalité entre les femmes et les hommes. » Car ce n’est « pas aux personnes menstruées de s’adapter aux douleurs des menstruations. Mais au monde du travail de les prendre en compte », complète Lisa Ribeaud, secrétaire générale.

La prise en compte des menstruations, et notamment de leurs effets douloureux [relève] d’un véritable enjeu de santé publique. 

Solimut Mutuelle de France

Ce nouveau droit traduit une revendication historique de la mutuelle. En effet, Solimut plaide depuis plusieurs années déjà pour une reconnaissance par les pouvoirs publics des besoins liés aux menstruations. Concrètement, elle milite pour que « la Sécurité sociale rembourse sans conditions les protections périodiques. Et prenne en charge un congé menstruel pour les règles incapacitantes ».

Une décision votée par les adhérents

Cette avancée a été votée au cours de l’Assemblée générale des adhérents. « C’est là que réside la force du modèle mutualiste. Envisager la santé de façon globale. En agissant à la fois sur les causes et sur les conséquences des inégalités de santé. » La mise en place du congé menstruel, au sein même de la mutuelle, permet ainsi de rendre cohérents le discours et les actes, en répondant à des besoins concrets.

Un enjeu de santé publique

« En France, plus de 15 millions de personnes vivent chaque mois avec des douleurs menstruelles, parfois très intenses », rappelle la mutuelle dans un communiqué de presse, en insistant sur les conséquences « sur leur vie personnelle comme professionnelle. Trop souvent passées sous silence ou banalisées, ces douleurs peuvent pourtant peser lourdement sur les conditions de travail ».

Pour l’organisme issu de l’économie sociale et solidaire (ESS), « la prise en compte des menstruations, et notamment de leurs effets douloureux [relève] d’un véritable enjeu de santé publique ». En effet, Solimut cite ainsi un sondage Ifop de 2022 qui stipule que 65 % des femmes salariées déclarent avoir déjà rencontré des difficultés liées à leurs règles sur leur lieu de travail. Parmi elles, 53 % souffrent de douleurs menstruelles et 35 % estiment que ces douleurs nuisent à leur productivité.