Qu’est-ce que le botulisme ?

Assortiment de boîtes de conserves de produits de la mer
Des cas de botulisme ont été signalés en Gironde et en Ile-de-France 123RF©

Le botulisme, une affection neurologique a provoqué le décès d’une jeune femme de 32 ans et plongé une dizaine de personnes dans un état grave. Le point sur cette maladie rare mais potentiellement mortelle.

Suite à la consommation de sardines en bocal fabriquées par un restaurateur bordelais, des cas de botulisme ont été signalés en Gironde et en Région parisienne.

Potentiellement 25 personnes auraient consommé ces bocaux 

Thierry Touzet directeur adjoint de la Direction départementale de protection des population de la Gironde

Le botulisme : une neurotoxine

Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum. Celle-ci se développe dans les aliments mal conservés : dans le cas récent, des sardines en boite fabriquées « maison », par un restaurateur. La maladie résulte en général d’une intoxication alimentaire. Si le botulisme est rare, sa mortalité reste élevée quand le traitement n’est pas immédiat.

Le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas.

Ministère de la Santé

C’est la toxine extrêmement puissante que la bactérie Clostridium botulinum synthétise qui est responsable de la maladie. Sur les sept types de botulisme connus aujourd’hui, quatre (les types A, B, E et plus rarement F) affectent l’être humain.

La survenue de cas sévères ces quatre dernières années, rappelle la nécessité de surveiller cette maladie.

Institut Pasteur

Comment se fait la contamination ?

La bactérie se retrouve dans l’environnement (sol, poussière, eau, lisiers…) et dans le contenu digestif des animaux.

Le mode de transmission à l’homme, le plus courant se fait par ingestion de toxine botulique formée dans des aliments peu acides, fabriqués sans processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou conserves d’origine familiale ou artisanale.

Il n’y a pas de transmission directe de l’animal à l’homme, ni interhumaine.

Quels symptômes ?

Les symptômes se déclarent en moyenne entre 1 et 3 jours après la contamination :

  • fatigue,
  • vertiges,
  • signes ophtalmologiques (vision floue, diplopie),
  • digestifs (vomissements, diarrhées)
  • sécheresse buccale,
  • dysphonie (modification de la voix) et une dysphagie (difficulté à la déglutition).

Ils évoluent vers une paralysie flasque, descendante et symétrique des membres et des muscles respiratoires.

En l’absence de prise en charge, la maladie est mortelle dans 5 à 10 % des cas.

Quels traitements ?

La prise en charge se fait à l’hôpital, en urgence. Le traitement passe par des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. La sérothérapie (anticorps spécifiques et capables de neutraliser la toxine) est efficace dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes.

Un vaccin est disponible mais réservé à certaines personnes exposées (employés de laboratoire…) en raison d’importants effets indésirables.

S’il est pris en charge rapidement, le malade guérit mais garde des séquelles plusieurs mois.

Quelle prévention ?

Des mesures d’hygiène stricte ainsi que le respect des procédés de préparation sont nécessaires : bonne température de cuisson, de stérilisation et de conservation, contrôle du pH et de la concentration saline…

Pour les produits « fait maison », les règles sont identiques : respecter des mesures d’hygiène simples comme le nettoyage soigneux des végétaux, la propreté des surfaces de travail et des récipients, le respect des consignes de stérilisation.