Présidentielle : et la santé ?

Hôpital public, Sécurité sociale, déserts médicaux… Les sujets d’inquiétude ne manquent pas. Nos experts détaillent les chantiers à mettre en œuvre en priorité. Sondage après sondage, la santé est, avec le pouvoir d’achat, la principale préoccupation des Français. Mais, comme bien souvent, elle reste la grande oubliée des débats de la présidentielle. Avec la pandémie, nous aurions pu penser qu’elle serait le principal sujet de l’élection. Sécurité sociale sous- financée, hôpitaux publics en manque de moyens, pénurie de médecins… Les inquiétudes sont plutôt nombreuses. Viva a donc réuni cinq experts pour leur demander quels seraient les chantiers prioritaires à mettre en place. Pour Patrick Pelloux, médecin urgentiste, la défense de l’hôpital public est fondamentale. D’après Pascale Vatel, secrétaire générale de la Fédération des Mutuelles de France (FMF), il faut repenser le financement de la protection sociale. Selon le docteur Micheletti, président d’Action contre la faim, la priorité est de s’attaquer aux déserts médicaux. De son côté, Delphine Hernu, directrice adjointe de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF), veut redonner sa place à la prévention. Enfin, Etienne Caniard, ancien président de la FNMF, estime que la lutte contre les pénuries de médicaments reste incontournable. Nous leur donnons la parole. HÔPITAL PUBLIC « Si les salaires sont augmentés et le management réformé, les soignants reviendront travailler à l’hôpital ». Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France. « L’hôpital public doit être considéré comme l’un des socles de la République et l’une des structurations fondamentales de la société. Si la question du nancement est bien évidemment essentielle, l’une des premières réformes à mener serait celle de sa réorganisation complète. Le management de l’hôpital est, en e et, particulièrement archaïque. Il n’a pas évolué depuis le milieu du XXe siècle et reste totalement inadapté puisqu’il se base sur celui mis en place dans les grandes entreprises. Il faut insu er plus de transversalité, de parité entre les statuts, les sexes et les âges. L’idée étant de tendre vers un modèle de démocratie sociale et participative, en instaurant plus de bienveillance. Aujourd’hui, tout est basé sur le harcèlement. Les personnels hospitaliers sont victimes de brimades sur tous les sujets : les conditions de travail, l’avancement des carrières… Revoir le champ d’action des doyens La première disposition managériale à prendre serait donc de revoir le champ d’action des doyens, qui ont aujourd’hui plus de pouvoir que les ministres de la Santé eux-mêmes ! Ils décident de tout : des places disponibles en première année de médecine, de l’impossibilité pour les médecins de changer de spécialité au cours de leur carrière… Ce sont aussi les doyens qui ont limité à 74 le quota de réanimateurs médicaux formés chaque année. Il est donc devenu impératif d’instituer davantage de démocratie dans leur mode d’élection, et cela afin que tous les médecins puissent participer à ce scrutin. Lutter contre les fermetures de lits Pour remédier au problème des fermetures de lits, un souci majeur dans le fonctionnement de l’institution hospitalière, il faudrait augmenter le salaire

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