Pollution : plus de 8 millions de décès dans le monde

Plus de 90 % des décès (7,8 millions) sont dus à la pollution atmosphérique par les particules fines. ©123RF

La mauvaise qualité de l’air intérieur et extérieur a causé 8,1 millions de morts dans le monde en 2021, d’après les rapports de deux instituts de recherche américains. Elle constitue le deuxième facteur de risque de décès.

Selon la 5e édition du rapport « State of Global Air » (SoGA) publiée le 19 juin 2024 en partenariat avec l’Unicef, la pollution de l’air est le deuxième facteur de risque de décès dans le monde, devant le tabac ou la malnutrition.

Les rapports de deux instituts de recherche américains, Health Effects Institute (HEI) et Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), précisent que plus de 90 % des décès (7,8 millions) sont dus à la pollution atmosphérique par les particules fines, les PM2.5. Celles-ci « contribuent aux gaz à effet de serre qui réchauffent la planète ».

Les particules fines ont un diamètre inférieur à 2,5 micromètres. « Elles restent dans les poumons et peuvent pénétrer dans la circulation sanguine, souligne l’étude. Elles sont issues principalement de combustibles fossiles ou induites par les transports, l’habitat, les activités industrielles, les feux de forêts. »

Enfants : la pollution, 2e facteur de risque de décès

Chez les enfants de moins de 5 ans, cette pollution a été impliquée dans plus de 700 000 décès, ce qui en fait le deuxième facteur de risque de décès pour cette tranche d’âge, après la malnutrition.

Depuis 2000, le taux de mortalité lié à la pollution atmosphérique des enfants de moins de 5 ans a chuté de 53 %.

Près de 500 000 morts infantiles sont attribuables, d’après le rapport, à l’altération de l’air domestique due à la cuisson avec des combustibles polluants, principalement en Afrique et en Asie.

Mais bonne nouvelle dans ce tableau noir, d’après « State of Global Air », depuis 2000, le taux de mortalité lié à la pollution atmosphérique des enfants de moins de 5 ans a chuté de 53 %.

Une baisse due « aux efforts visant à élargir l’accès à une énergie propre pour la cuisine, ainsi qu’à l’amélioration de l’accès aux soins de santé ». Mais il reste encore beaucoup à faire.

L’Unicef rappelle que l’exposition des enfants et des jeunes à la pollution atmosphérique favorise la pneumonie, « responsable d’un décès d’enfant sur cinq dans le monde », ainsi que l’asthme, maladie respiratoire chronique la plus répandue chez les enfants plus âgés.

Le taux de mortalité lié à la pollution de l’air chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique de l’Est, de l’Ouest, centrale et australe est « 100 fois plus élevé que celui de leurs homologues dans les pays à revenu élevé ».

Pollution et santé

La pollution tue, mais elle est aussi à l’origine de maladies chroniques invalidantes pour des millions de personnes. Ces particules fines, qui peuvent rester dans les poumons et pénétrer dans la circulation sanguine, affectent de nombreux systèmes organiques et augmentent les risques de maladies chez les adultes, comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le cancer du poumon et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Les personnes âgées, fragiles, malades, les femmes enceintes sont particulièrement exposées.