L’Agence nationale de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme sur les compléments alimentaires à destination des sportifs. Ces produits, qui visent à améliorer les performances physiques, peuvent engendrer des effets indésirables parfois très graves.
Maux d’estomac, palpitations, vertiges allant jusqu’à la perte de connaissance… près de 160 nouveaux cas d’effets indésirables ont été signalés depuis la précédente alerte de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en 2016. Deux décès en lien avec les compléments alimentaires ont été recensés par l’agence.
Attention ! Substances dangereuses
Les compléments alimentaires vendus dans les salles de sport, les pharmacies ou sur Internet sont utilisés par les sportifs de haut niveau, mais aussi par les amateurs. Ils sont censés augmenter la masse musculaire et faire fondre la graisse. Seulement voilà, ces produits enrichis en protéines, acides aminés et extraits de plantes contiennent parfois des substances dangereuses et interdites, comme le clenbutérol et l’éphédrine, très mauvaises pour le cœur.
« Leur présence dans les compléments alimentaires constitue une fraude et peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal (« contrôle positif ») lors d’un contrôle antidopage », met en garde l’agence.
Certaines sont clairement dopantes, comme de la sibutramine ou des stéroïdes anabolisants. « Ce sont des substances qui ne se trouvent pas sur l’étiquette. On ne sait pas qu’elles sont dans le complément alimentaire, mais elles y sont, et elles ont des effets indésirables », met en garde l’Anses.
Quels risques pour la santé ?
Les effets indésirables des compléments alimentaires pour les sportifs sont souvent cardiovasculaires (tachycardie, palpitations, voire arrêts cardiaques). On observe aussi des malaises, de la fatigue, de la fièvre, des vertiges, de l’inconfort digestif et parfois des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Des risques accrus pour les plus jeunes, « dont l’organisme présente une plus forte sensibilité que chez l’adulte », précise l’agence.
L’Anses insiste sur l’importance de l’éducation des sportifs : privilégier les compléments conformes à la norme européenne, éviter les achats sur Internet, ne pas en prendre plusieurs de façon concomitante, ne pas les associer à la prise de médicaments et, avant d’en consommer, demander « l’avis d’un professionnel de santé, médecin ou diététicien du sport ».