Née lors de la guerre du Biafra, la médecine humanitaire a 50 ans

La médecine humanitaire a 50 ans, 123RF©
La médecine humanitaire a 50 ans, 123RF©


1970 : la guerre du Biafra, s’achève après plus de deux ans d’un conflit meurtrier, signant la fin de cet éphémère petit Etat.

L’histoire commence en 1967, alors que le Biafra, région au sud-est du Nigeria, vient de faire sécession. Mais il doit affronter, l’année suivante, une offensive militaire du Nigeria, l’entraînant dans une effroyable guerre qui a causé la mort de millions de civils, victimes d’une famine sans précédent.

La télévision, média montant de l’époque, diffuse dans le monde entier des images d’enfants malnutris, au ventre gonflé, qui bouleversent l’opinion publique internationale, et marquent encore la mémoire collective.

Ce conflit provoque une immense mobilisation des associations humanitaires qui font l’impossible pour acheminer des convois de vivres à la population. Mais elles se heurtent à la répression brutale du gouvernement nigérian, qui bloque l’accès aux civils en détresse.

La Croix-Rouge internationale, fidèle au principe de neutralité et de non-ingérence dans les affaires des Etats, se retire.

Naissance d’une médecine engagée

C’est alors que naît, au cœur du confit, un mouvement qui fera date, celui de l’ingérence humanitaire, créé par Bernard Kouchner, Max Récamier et d’autres médecins français.

« Il fallait être le porte-voix de ceux qui n’ont plus de voix. »


Ils prennent la parole à la télévision, pour dénoncer la misère du peuple biafrais et a rmer une médecine humanitaire engagée. Car, à leurs yeux, humanitaire ne signife pas neutralité. Ils rompent ainsi avec le Comité international de la Croix-Rouge. L’humanitaire moderne est donc né là.

« On a découvert à ce moment-là qu’il fallait s’indigner », expliquera plus tard Bernard Kouchner.

Avec quatorze autres volontaires, en 1971, à l’issu du confit, il créera Médecins sans frontières (Msf). L’article premier de sa charte stipule : « Les Médecins sans frontières apportent leur secours à toutes les victimes de catastrophes naturelles, d’accidents collectifs et de situations de belligérance, sans aucune discrimination
de race, de politique, de religion
ou de philosophie. »

www.msf.fr