Tous les espoirs sont permis du côté de la recherche dans la maladie de Parkinson. Rappelons qu’elle touche au moins 200 000 personnes en France. Elle est la deuxième cause de handicap moteur après les AVC.
En marge de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson qui a eu lieu le 11 avril, des travaux de recherche ont été développés et dévoilés par des équipes de scientifiques français.
Quelle est la contribution des cellules microgliales dans la maladie ?
Le premier travail de recherche s’intéresse aux cellules microgliales. Ces dernières interviennent dans l’immuno-surveillance au niveau du système nerveux central. On sait déjà que ces cellules sont actives dans le cerveau de personnes atteintes de maladie de Parkinson, mais leur contribution précise au processus neurodégénératif reste à clarifier.
C’est tout l’objet du travail d’une équipe de l’Inserm et de l’université Sorbonne AP-HP. Elle développe un projet novateur basé sur la mise en jeu d’organoïdes cérébraux (mini-cerveaux) humains et de co-cultures complexes de cellules humaines.
Ceci pour explorer le rôle de la composante microgliale dans le contexte de mutations des gènes LRRK2 et PRKN (Parkine). Ce sont des gènes retrouvés dans des formes familiales de la maladie et impliqués dans la régulation de mécanismes relatifs à l’immunité et à l’inflammation.
Le but ? Identifier de nouvelles voies intervenant dans la mort neuronale présente dans la maladie de Parkinson. De façon à réduire la progression de la maladie, et, à terme, trouver de nouvelles molécules thérapeutiques.
Affiner le diagnostic
Le deuxième projet développé à l’Institut du cerveau prévoit d’utiliser l’imagerie et l’intelligence artificielle pour affiner le diagnostic et le pronostic de la maladie.
Des chercheurs ont ainsi utilisé un biomarqueur d’imagerie par résonnance magnétique, la neuromélanine, qui a récemment permis des avancées importantes dans le suivi de la maladie de Parkinson.
Grâce à ce neurostransmetteur, un algorithme permet de détecter automatiquement les changements de volume et de signal de la substantia nigra, région principalement touchée dans la maladie.
En outre, les chercheurs ont mis en évidence des différences entre les patients à un stade prodromal de la maladie, c’est-à-dire quand le patient présente des difficultés de mémoire, une désorientation dans l’espace ou un manque du mot, et ceux présentant déjà des signes cliniques.
Ces mesures pourraient fournir des biomarqueurs pertinents pour évaluer l’efficacité de traitements modifiant l’évolution de la maladie de Parkinson.
Améliorer les thérapies existantes
Un troisième projet vise à améliorer les thérapies existantes. En particulier « la stimulation cérébrale profonde, qui vient en relais des traitements par L-Dopa – grâce aux nouvelles technologies », explique un communiqué de l’Inserm.
Des équipes cherchent à tester, sur plusieurs patients, l’implantation d’un nouveau dispositif de stimulation capable d’enregistrer l’activité intracérébrale de façon embarquée.
Apprendre aux patients à réguler certaines activités du cerveau
Un autre projet est basé sur les méthodes de neurofeedback. Cela consiste « à apprendre aux patients à réguler eux-mêmes certaines activités cérébrales associées à la maladie. En faisant, par exemple, varier une courbe affichée sur un écran représentant l’activité de leur cerveau », précise l’Institut du cerveau.
Mais le chemin est encore long dans ce domaine, avant de pouvoir utiliser cette méthode dans des essais cliniques.
Accélérer le diagnostic
La maladie de Parkinson est marquée par un retard de diagnostic. Car les symptômes n’apparaissent que tardivement dans l’évolution de la maladie. A un moment où la perte des neurones dopaminergiques est déjà bien avancée.
Une équipe de chercheurs grenoblois a donc travaillé à identifier une signature biologique qui permettrait d’aboutir à un diagnostic précoce de la maladie.
En effet, lorsque la maladie s’exprime, les dommages cérébraux sont en général trop importants pour pouvoir utiliser des médicaments curatifs.