D’après un récent sondage, la grande majorité de la population pense qu’Emmanuel Macron n’a pas suffisamment écouté les corps intermédiaires. Les Français ont par ailleurs une meilleure connaissance du rôle des syndicats et des associations depuis la pandémie.
Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron affichait sa volonté « manifeste de se passer des corps intermédiaires. » Patrick Doutreligne, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) rappelait, dans une récente interview accordée à Viva, l’attitude du chef de l’État vis-à-vis des syndicats et des organismes sociaux. « Selon le Président, il n’y a pas de temps à perdre. Il ne faut pas s’embarrasser de longues discussions et négociations avec les corps intermédiaires, qu’il faut bousculer. Sans quoi, on n’arrivera à rien », constatait le directeur du département opinion de l’IFOP en 2018. Jérôme Fourquet répondait alors à un chat organisé par le Monde, après une année de présidence.
D’avantage de dialogue avec les corps intermédiaires
Alors que le mandat d’Emmanuel Macron se termine, les Français jugent toujours aussi négativement son attitude envers les corps intermédiaires. Un récent sondage en témoigne. Il s’agit d’une initiative lancée par le Cedap, le réseau des dirigeants d’associations professionnelles, avec l’agence Comfluence. La (très) grande majorité des sondés estime en effet que le Président n’a pas suffisamment pris en considération la voix des syndicats et des associations… « 82 % des Français jugent qu’Emmanuel Macron n’est toujours pas à leur écoute ». Concernant les réformes, 74 % des personnes interrogées estiment qu’elles doivent se faire en respectant le dialogue avec les corps intermédiaires.
Une meilleure connaissance des organisations professionnelles
Ce sondage témoigne par ailleurs d’une meilleure connaissance générale des corps intermédiaires. « La période de la crise Covid les a placés sur le devant de la scène. Ce qui a permis aux Français de mieux comprendre leur rôle. » Le niveau de confiance envers ces groupes représentatifs a également été sondé. Les organisations non-gouvernementales arrivent en tête, avec 53 % des votes.