Le nombre de cas de bébés secoués est en hausse

Père épuisé au-dessus du lit de son bébé
Chaque année en France, on compte 500 enfants victimes du syndrome du bébé secoué (SBD). ©123RF

Le nombre de cas de bébés secoués a explosé pendant le Covid en région parisienne. Tel est le triste constat d’une étude menée à l’hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP.

Le syndrome du bébé secoué (SBS) est la forme la plus grave de maltraitance envers les enfants. Pendant la pandémie, le nombre de décès causé par ce syndrome à été multiplié par neuf en région parisienne.

Le syndrome du bébé secoué, une maltraitance grave

Chaque année en France, on compte 500 enfants victimes du syndrome du bébé secoué (SBD). Avec un pic d’incidence entre deux et quatre mois.

Les chiffres sont, sans doute, plus élevés. Dans les pays à hauts revenus, c’est la forme de maltraitance et de négligence la plus grave. Dans un cas sur dix, l’enfant décède. Et dans trois quarts des cas, il aura, à vie, un handicap moteur, cognitif ou sensoriel…

En augmentation

Les nourrissons d’Ile-de-France sont de plus en plus victimes du SBS, d’après l’étude.

L’incidence est restée stable en 2020. Puis a doublé en 2021 et sa mortalité a été multipliée par neuf.

Ce sont surtout des nourrissons âgés d’environ quatre mois et, en majorité, des garçons (65 %). Au-delà du nombre de cas qui explose, la gravité de ces syndromes est aussi plus importante, en matière de mortalité.

En 2021, 28 % des enfants victimes de cette maltraitance sont décédés après avoir été secoués. Contre 12 % en 2020 et 4 % entre 2017 et 2019. Les chiffres de 2022 sont mauvais, d’après les soignants de l’hôpital Necker de l’AP-HP. Déjà 16 cas ont été recensés depuis le début de l’année rien que pour Necker. 

Des violences graves

Pour tous les bébés inclus dans l’étude, les signes de gravité des violences infligées étaient très fréquents :

  • 87 % avaient une rupture des veines ponts (qui relient le cerveau à la paroi interne du crâne),
  • 75 % des hémorragies rétiniennes,
  • 32 % des fractures,
  • 26 % un état de mal épileptique,
  • 13 % sont décédés. 

Les violences sont souvent exercées par le père ou la nourrice. Les experts de la petite enfance alertent sur la nécessité pour le gouvernement d’aller plus loin que la simple communication lancée en janvier dernier.

 

logo réseaux sociaux