La psychiatrie en plein burn out

Hôpitaux : moins de lits mais plus de place en ambulatoire selon la DREES ©123RF
Depuis la fin de 2013, 38 600 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés au total (−9,4 % en neuf ans). ©123RF

Deux députées ont rendu leurs conclusions sur l’état de la psychiatrie en France, mercredi 18 septembre. « Une prise en charge des patients catastrophique », « des retards au diagnostic », « une sur-occupation des lits », tels sont les constats alarmants de leur rapport.

Martine Wonner (Lrem) et Caroline Fiat (Lfi), députées, appellent dans un rapport qu’elles ont rendu le 18 septembre, à « sortir enfin la psychiatrie de l’hôpital », en « redéployant 80 % du personnel de cette filière au bord de l’implosion » vers la ville, afin d’améliorer la prise en charge des malades. Elles dénoncent également la saturation des centres médicaux-psychologique (Cmp) qui affichent complet et dans lesquels il faut en moyenne six mois pour obtenir un rendez-vous pour un adulte et entre 2 et 4 ans pour un enfant, d’après les députées.

L’hôpital psychiatrique hors les murs

Trop peu de moyens sont déployés dans le secteur de la psychiatrie, qui est laissé à l’abandon depuis des décennies, constatent les deux députées qui ont travaillé sur le rapport. « Il faudrait sortir cette psychiatrie des murs de l’hôpital, car les patients sont gardés trop longtemps », constate Caroline Fiat, invitée du Magazine de la santé, le 19 septembre. « Créer des Cmp dans les quartiers, ouverts 24 h/ 24 h, pour accueillir les malades et surtout gérer la crise en amont, ce qui éviterait les hospitalisations sans consentement, de plus en plus fréquentes. » Pour ce faire, il faut des moyens pour ces structures extra-hospitalières, développer le nombre d’équipes mobiles sur l’ensemble du territoire.

Sur le modèle de l’Institut national du cancer (Inca), elles proposent par ailleurs la création d’une « agence nationale en charge des politiques de santé mentale ». Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020 devrait amorcer la « refonte » du financement de la psychiatrie.