Endométriose : vers une reconnaissance, enfin ?

En moyenne, sept années s’écoulent entre les premiers symptômes de l’endométriose et le diagnostic. En cause, le manque de formation médicale, mais aussi la norme sociale qui banalise la douleur menstruelle. © 123RF

La Journée mondiale de lutte contre l’endométriose, le 28 mars, a été l’occasion de mettre en lumière cette maladie gynécologique douloureuse qui commence tout juste à être reconnue. En France, on estime que 10 % des femmes en souffrent.

L’endométriose est une maladie de l’utérus très douloureuse. Elle est liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Elle peut provoquer des douleurs fortes au moment des règles et/ou une infertilité. Souffrir de façon chronique au moment des règles est parfois le symptôme de l’endométriose. Il faut oser en parler au médecin traitant ou au gynécologue.

On en parle enfin !

Avoir des règles douloureuses a été considéré comme normal jusqu’à présent. Mais aujourd’hui, les femmes osent parler. Grâce aux luttes des patientes et aux avancées médicales, l’endométriose est devenue un problème de santé publique mais aussi de société.

Accélérer le diagnostic

Aujourd’hui, il faut accélérer le diagnostic, car cette maladie affecte non seulement les organes mais aussi le mental. Elle peut handicaper la vie amoureuse et sexuelle. En moyenne, sept années s’écoulent entre les premiers symptômes et le diagnostic. Ce délai, souvent insupportable pour les patientes, est le résultat d’un manque de formation médicale, mais aussi d’une norme sociale qui banalise la douleur menstruelle.

En 2019, un plan d’action national de lutte contre l’endométriose a enfin été mis en place, et le 10 février dernier, la ministre de la Santé a annoncé le remboursement d’un test salivaire expérimental de dépistage pour quelque 25 000 premières patientes. L’idée d’un congé menstruel a en outre germé dans l’opinion publique pour ne plus faire des règles douloureuses un tabou. Si aucune loi n’a encore été adoptée en France, contrairement à l’Espagne, certaines entreprises et mutuelles ont déjà franchi le pas.