Les ménages les plus aisés prennent plus facilement des congés, selon une récente étude nationale. L’enquête démontre que la majorité des foyers les plus modestes n’a pas les moyens de s’octroyer des vacances.
Partir en vacances dépend encore et toujours de son niveau de vie. Selon une étude de l’Observatoire des inégalités parue en juillet 2024, et basée sur des chiffres du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), les revenus déterminent en effet la possibilité de pouvoir prendre des congés.
Le même constat depuis 20 ans
L’enquête précise ainsi qu’en 2002, seuls 41 % des plus modestes pouvaient se l’octroyer. Soit ceux qui « vivent avec moins de 1 285 euros par mois pour une personne seule ». Plus de 20 ans plus tard, en 2023, ce pourcentage est de 42 % pour la même catégorie sociale.
Une personne sur quatre n’en a pas les moyens
Chez les plus aisés, le taux s’avère beaucoup plus élevé. « 76 % de ceux qui disposent de plus de 2 755 euros » peuvent ainsi partir en congés, selon les données du Credoc de janvier 2024. Plus globalement, 60 % des Français ont aujourd’hui cette possibilité. Et en revanche, une personne sur quatre n’en a donc pas les moyens.
Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme
Pourtant, la loi sur les congés payés en France date de juin 1936. Mais près de 90 ans après son adoption par le Front populaire, ils restent donc essentiellement soumis au niveau de vie. La Déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée en 1948 rappelle à cet effet que « toute personne a droit au repos et aux loisirs. Et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques. »
Citoyenneté
En 1998, le gouvernement français inscrivait même comme objectif national, pour « garantir l’exercice effectif de la citoyenneté », un « égal accès de tous, tout au long de la vie à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs ». Certes, les associations sont nombreuses à proposer des aides pour permettre aux plus modestes de pouvoir partir. Mais à la lecture des chiffres publiés en juillet, la mise en place d’une véritable politique publique s’impose pour pallier ces inégalités persistantes.