L’émission de télévision relaie l’enquête menée par 59 médias internationaux sur le scandale des dispositifs médicaux. Celle-ci dénonce les lacunes du contrôle des implants médicaux tels que les pacemakers, les prothèses de hanche ou mammaires en Europe et notamment en France, évoquant des incidents de plus en plus nombreux, difficiles à quantifier et à identifier.
L’enquête baptisée « Implant Files » a été menée par plus de 250 journalistes dans 36 pays, dans le cadre du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont ceux du Monde, de Radio France et de Premières Lignes, producteur de l’émission Cash Investigation en France. Au terme de leurs recherches, ils affirment que le nombre d’incidents liés aux « dispositifs médicaux » (pompes à insuline, pacemakers, prothèses mammaires, de hanche, d’épaule ou de genou) augmente partout dans le monde.
82 000 morts aux États-Unis
Aux États-Unis, qui disposent d’un recueil de déclarations via une base de données, ces incidents auraient causé 82 000 morts et 1,7 million de blessés en dix ans, et auraient été multipliés par cinq, selon les estimations de l’ICIJ.
Cash Investigation raconte l’histoire de Natacha. Son gynécologue a choisi, il y a huit ans, de lui implanter une prothèse vaginale pour soigner sa descente d’organes. Ce dispositif médical marche souvent. Pas dans son cas…
Plusieurs options s’offraient à Natacha Brunet pour soigner sa descente d’organes. Il y a huit ans, elle a choisi la chirurgie, comme 45 000 Françaises chaque année. Son gynécologue a opté pour l’implantation d’une prothèse vaginale, à savoir un filet synthétique qui soutient la vessie.
Le problème est généralement réglé avec ce dispositif médical. Mais parfois, cela peut tourner au cauchemar. Comme dans le cas de Natacha. « Au niveau de la jambe, j’ai tout le temps des coups d’électricité, des douleurs comme une rage de dents, un truc qui s’arrête pas », affirme-t-elle au magazine Cash Investigation.
L’intimité aussi, c’est terminé
Dès son implantation, cette prothèse fait souffrir Natacha. Une fois en place, il arrive en effet que le filet se rétracte, tirant alors sur les chairs, ce qui peut faire vraiment très mal. Les médecins ont bien tenté de lui retirer cette prothèse… mais elle n’a pas été conçue pour être explantée.
Natacha est donc aujourd’hui condamnée à vivre avec sa douleur. « C’est monté un peu vite, là », dit-elle, allongée sur son canapé. Alors, ce soir-là, c’est un cocktail d’antidouleurs, notamment des opiacés. La dose maximum, quatre fois par jour. Condamnée aux médicaments et à l’invalidité. L’intimité aussi, c’est terminé.
« Implants : tous cobayes ? », une enquête de Marie Maurice et Edouard Perrin diffusée mardi 27 novembre 2018 à 21 heures, sur France 2.