« Faire entendre l’écho d’une lutte sociale réussie », Philippe Durand, metteur en scène

Philippe Durand acteur et metteur en scène de « 1336 (Parole de Fralibs) » © JL Chouteau
Philippe Durand acteur et metteur en scène de « 1336 (Parole de Fralibs) » © JL Chouteau

Philippe Durand acteur et metteur en scène de « 1336 (Parole de Fralibs) », présentée à l’occasion du congrès des Mutuelles de France, explique comment lui est venue l’idée de cette pièce.

Votre pièce revient sur la lutte des ouvriers d’une usine de thé contre Unilever. Pourriez-vous nous rappeler l’histoire de ce combat ?

Philippe Durand : En 2010, Unilever annonce la fermeture définitive de son usine de Marseille dans laquelle l’une de ses filiales, la Société française d’alimentation et de boissons (Fralib), fabriquait le thé Éléphant. Les Fralibs décident alors de faire grève. Et après quatre ans de lutte, un accord de fin de conflit est finalement signé en 2014 avec Unilever, permettant la récupération de l’usine par les ouvriers. Ils continuent aujourd’hui à la gérer dans le cadre d’une coopérative baptisée « 1336 » en référence au nombre de jours pendant lesquels ils ont fait grève.

Comment est née l’envie d’en faire une pièce de théâtre ?

P. D. : J’ai découvert l’existence de la grève dans les journaux et j’ai suivi de près leur aventure, jour après jour. Ce qui m’a intéressé avec les Fralibs, c’est de comprendre de quelle manière des gens peuvent tenir aussi longtemps dans un combat collectif. Et de faire entendre l’écho d’une lutte sociale réussie.

Vous avez travaillé en étroite relation avec les Fralibs pour écrire la pièce…

P. D. : Ils m’ont laissé libre d’aller et venir dans l’usine et d’interviewer l’ensemble des ouvriers. J’ai eu envie de conserver tous ces témoignages tels quels. De restituer leur parole brute, leurs inflexions de voix. Je n’ai donc apporté aucune modification à ce qu’ils m’ont dit.