Estelle, Nicolas et Sandrine, premiers conseillers mutualistes collectif certifiés

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A l’occasion de leur récente certification, les trois salariés de la mutuelle reviennent sur leur parcours et le métier de conseiller mutualiste.

Se remettre à écrire un mémoire à 53 ans, composer avec sa vie de famille ou consacrer son été à étudier n’a pas toujours été facile. Mais ni Estelle Pierre, ni Nicolas Bérard, ni Sandrine Gaillet ne regrettent cet investissement, qui leur a permis d’aboutir sur une réelle reconnaissance de leur profession.

Avec respectivement onze, treize et vingt-trois ans d’ancienneté dans le conseil mutualiste, ils ont « remis leur métier sur l’ouvrage » en préparant, par la voie de la validation des acquis de l’expérience (Vae), leur certificat de qualification professionnelle (Cqp) en tant que conseiller mutualiste collectif, obtenu en septembre 2018. Les contrats collectifs souscrits par les entreprises depuis la mise en application de l’Ani nécessitent en effet des connaissances juridiques pointues et un devoir de conseil accru. Comme le rappelle Nicolas, « notre responsabilité est capitale : si l’offre proposée ne correspond pas, l’entreprise se met en danger vis à vis de l’Urssaf ou des prud’hommes ».

Après avoir validé huit thématiques obligatoires, chacun a choisi un secteur en particulier à présenter à l’oral. Pour Nicolas, c’est celui de l’économie sociale et solidaire et son expérience de conseiller auprès des centres sociaux sur son territoire compris entre Tourcoing et Béthune a su convaincre le jury. Pour Estelle, conseillère Smh dans les trois départements picards, c’est la diversité des entreprises approchées qui s’est retrouvée au cœur de son travail. « Dans ma pratique, j’aborde aussi bien les grandes entreprises que les Tpe ou les Pme, et ce, dans tous les secteurs d’activité. » Quant à Sandrine, elle a abordé le secteur des ambulanciers.

Une question de valeurs

Si leur métier est aujourd’hui identique, chacun a un parcours différent. D’abord secrétaire, Sandrine a exercé dans divers secteurs tels que la finance ou la Vpc. Elle travaille aujourd’hui en interne à la mutuelle, attachée à l’accompagnement qualitatif de l’adhérent. De formation technico-commerciale, Nicolas était dans la miroiterie, et Estelle dans la publicité, le négoce de matériaux ou l’immobilier. Tous se rejoignent sur un point : s’ils sont devenus conseillers mutualistes, c’était avant tout pour faire correspondre valeurs personnelles et valeurs professionnelles.

« Le jour où je me suis rendue compte qu’il devenait impossible de trouver des prêts immobiliers pour les personnes les plus modestes, j’ai décidé de changer de vie et de travailler dans un secteur qui ne heurtait pas mes valeurs », témoigne Estelle. Nicolas, lui, précise : « Au sein de la Smh, je suis d’abord un conseiller plus qu’un vendeur. Quand je travaille avec un directeur de centre social, je sais qu’on partage les mêmes valeurs. » Le leitmotiv de Sandrine, rompue à l’accueil des adhérents au guichet ou au téléphone : « Je ne vendrai jamais un contrat si je ne suis pas sûre de sa pertinence. »
Et s’il fallait résumer l’essence de ce métier au sein de la Smh ?

Sans hésiter Nicolas cite « humanisme et proximité », tandis qu’Estelle met en avant « la réactivité, le professionnalisme et l’empathie ». Sandrine conclut sur ce qu’elle s’applique à démontrer chaque jour : « Ici, les adhérents sont des personnes et pas des numéros. »

Marie-Hélène Olla