Essai Discovery : des résultats qui tardent à venir

Essai Discovery traitements Coronavirus 123RF ©
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L’essai européen Discovery, lancé le 22 mars dernier, qui a pour but de tester quatre traitements, sur plus de 3 000 patients atteints du covid-19, a pris du retard. Il s’avère que seulement 800 ont été recrutés à ce jour et presque exclusivement en France.

Des raisons de « difficultés règlementaires », ont été évoquées pour expliquer le retard dans l’essai Discovery dont les premiers résultats devaient être révélés fin avril et qui devait rassembler plusieurs pays dont la Belgique, les Pays-bas, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne. Qu’en est-il exactement ?

Un manque de patients

 « Des difficultés réglementaires », empêchent de développer aussi rapidement que prévu l’essai Discovery, a expliqué l’infectiologue Florence Ader (hôpital de la Croix-Rousse, Hospices Civils de Lyon), qui pilote ce projet européen. L’objet de cette étude est d’évaluer, quatre traitements déjà existants (remdesivir, association lopinavir et ritonavir, ces deux derniers associés ou non à l’interféron bêta, et hydroxychloroquine), auprès de 3 200 patients atteints d’une forme grave de Covid-19, hospitalisés dans au moins sept pays européens.

Mais, le projet qui devait regrouper plusieurs pays européennes s’avère décevant. En effet, aujourd’hui, il ne compte actuellement que 740 patients dans trente hôpitaux, dont « un seul hors de France », au Luxembourg, a indiqué la chercheuse.

Les raisons de la lenteur

Exit donc, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Belgique qui souhaitaient pourtant participer à l’étude. Pourquoi un tel recul ? Pour certains pays, les 4 500 à 5 000 euros que coûte chaque patient inclus dans l’étude peuvent être un problème. Florence Ader, évoque des discussions en cours avec l’Union européenne pour débloquer une enveloppe dédiée. La lourdeur administrative est aussi une des raisons : « on met beaucoup de temps pour comprendre les circuits de gestion réglementaire d’un pays à un autre », a souligné la Pr Ader, appelant à davantage d’« harmonisation des procédures européennes » en matière d’essais cliniques. D’autre part, certains pays ont aussi décidé de lancer leurs propres essais ou de s’associer à l’Organisation mondiale de la santé (Oms).

Des premiers résultats devraient voir le jour courant mai. Mais rien n’est moins sûr.