Des propositions pour « sauver la psychiatrie »

Puzzle cerveau
Propositions pour sauver la psychiatrie 123RF©

Depuis longtemps déjà, la psychiatrie est un secteur en souffrance. Dans son dernier rapport, la Fondation Jean Jaurès propose des solutions pour agir et réformer.

Le rapport édité par la fondation Jean Jaurès, et rédigé par le psychiatre Boris Nicolle*, décline 20 propositions concrètes, « claires et optimistes pour réinvestir la psychiatrie ».

Une personne sur trois est ou sera concernée par des troubles psychiques dans sa vie.

La santé mentale : grande cause nationale ?

Les auteurs du rapport sont formels, il est urgent de transformer le secteur de la psychiatrie. Cela suppose les moyens financiers et la mise à disposition de personnels soignants. Principalement des infirmiers et des médecins qui manquent cruellement dans les services.

Il manque des infirmiers titulaires en pratique avancée et des psychiatres. 30 % des postes de praticiens hospitaliers sont vacants. En Ile-de-France, 40 % des psychiatres ont plus de 60 ans.

Santé publique France.

Faire de la santé mentale une grande cause nationale est une idée avancée dans le rapport. Pour dé-stigmatiser les pathologies. Et faire en sorte que les malades n’aient plus honte de consulter.

Chaque année, environ 2 millions de Français sont
pris en charge en psychiatrie.

Fondation Jean-Jaurès.

Parmi ses autres préconisations, Boris Nicolle appelle à repenser les liens entre psychiatrie et justice, dans un contexte législatif qui suscite actuellement les inquiétudes du monde de la psychiatrie.

Mieux organiser le parcours de soins

Le rapport insiste sur le parcours de soins, encore trop complexe et long. Il prône plus de lisibilité. Notamment en encourageant la création de réseaux de soins de premier niveau en ville. Autre proposition : revoir en profondeur l’organisation territoriale du secteur.

Enfin, il est urgent, nous expliquent les auteurs, de répondre aux enjeux les plus urgents de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en :

  • revalorisant la consultation libérale en pédo-psychiatrie ;
  • envisageant le remboursement des séances d’orthophonie, de psychomotricité, de psychothérapie en libéral, dans une logique de parcours de soins ;
  • triplant le nombre d’hospitalo-universitaires en pédopsychiatrie sur l’ensemble du territoire.

 * Boris Nicolle est psychiatre et praticien hospitalier au service de réhabilitation psychosociale du centre hospitalier des Pyrénées à Pau (64). Il est aussi coordinateur national et référent Nouvelle-Aquitaine de l’Association des jeunes psychiatres et jeunes addictologues (AJPJA).