Dispositif MonPsy : le mode d’emploi

Psychologue face à une patiente
Ce dispositif permet de bénéficier de séances de psychologues remboursées par l'Assurance maladie. ©123RF

Le dispositif « MonPsy » est entré en vigueur. Il permet le remboursement par la Sécurité sociale de huit séances par an chez un psychologue, pour les enfants de plus de 3 ans et les adultes souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée.

L’idée de « Monpsy » date de l’an passé. A l’époque, de nombreux Français, grands et petits, se confrontaient à des difficultés psychologiques depuis le début de la crise sanitaire. Le gouvernement avait promis, lors des Assises de la santé mentale en septembre dernier, des séances chez un psychologue remboursées par l’Assurance maladie, sous conditions. Aujourd’hui, le dispositif « MonPsy » est en place.

Budget : 50 millions d’euros pour financer le dispositif pendant l’année 2022, ce qui correspond à la prise en charge de 200 000 patients.

Ministère de la Santé

Objectifs

L’objectif est de permettre aux enfants de plus de 3 ans et aux adultes de consulter un psychologue afin de bénéficier d’un accompagnement.

Depuis le début de la crise sanitaire, les troubles anxieux ou dépressifs ont augmenté chez beaucoup de Français. Des troubles que le contexte de la guerre en Ukraine ne fait qu’accentuer.

En pratique

Le médecin remet au patient une lettre lui permettant de faire appel à un psychologue participant à ce dispositif. Huit séances sont prises en charge dont une de bilan au début.

Le thérapeute peut orienter vers des soins spécialisés si nécessaire. Ces séances sont valables un an. Elles peuvent être « organisées en présentiel ou à distance », précise la Caisse nationale d’assurance maladie.

« Tarifs : 40 euros pour la première séance, les suivantes à 30 euros, sans possibilité de dépassements d’honoraires. »

Cpam

A la fin de chaque séance, le psychologue remet au patient une feuille de soins, pour qu’il se fasse rembourser par sa caisse d’assurance maladie (60%). Le reste peut être pris en charge par la mutuelle, le cas échéant.

« Plus de 1 300 praticiens ont déposé leur candidature pour s’inscrire sur la plateforme MONPSY. »

Ministère de la Santé

Les bémols

Mais attention, le dispositif MonPsy ne prend pas en charge les adultes souffrant de :

  • burn out, dépression chronique, tocs, troubles cognitifs, maladies neurodégénératives, troubles autistiques et troubles de stress post-traumatique.

Les patients pouvant bénéficier du dispositif MonPsy ne doivent pas non plus :

  • consommer d’anxiolytiques, d’antidépresseurs et de somnifères depuis plus de trois mois, ne pas avoir été admis en hôpital psychiatrique les trois dernières années et ne pas être en arrêt maladie depuis plus de six mois pour motifs psychologiques.

Chez les enfants de plus de 3 ans, sont exclus du dispositif MonPsy :

  • ceux souffrant de trouble de l’oralité, de dyslexie, de dysorthographie, de dyspraxie, d’angoisse de séparation, de questionnement identitaire et de genre, d’automutilations, d’inhibition sociale, de troubles du langage, de troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et de harcèlement scolaire…

Doutes de la part de la profession

Toute la profession ne semble pas applaudir au lancement de ce dispositif. Une tribune comptant plus de 2 000 signataires publiée le 29 mars dans le journal Le Monde appelle au boycott du dispositif, qualifié de « poudre aux yeux ». Une réforme jugée inefficace car elle élimine les cas psychologiques les plus graves.