Covid-19 : l’hydroxychloroquine n’est plus autorisée

    Essai chloroquine AP-HP en prévention contre le covid-19 123RF©
    Bordeaux , Aquitaine / Essai chloroquine AP-HP en prévention contre le covid-19 123RF©

    A la suite d’un avis défavorable du Haut Conseil de la santé publique, le gouvernement a abrogé les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l’hôpital en France, hors essais cliniques.

    Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi 27 février l’arrêt de l’utilisation de cette substance, hors essais clinique, suivant en cela l’avis du Haut Conseil de la santé publique (Hcsp), qui a lui même révisé sa recommandation portant sur la prescription dérogatoire hospitalière d’hydroxychloroquine. En conséquence, le ministre des Solidarités et de la Santé a signé un décret publié ce 27 mai au Journal officiel. Depuis fin mars, hors essais cliniques, l’hydroxychloroquine – médicament dérivé de l’antipaludéen chloroquine – pouvait être prescrite contre le Covid-19 à titre dérogatoire, seulement à l’hôpital pour les patients gravement atteints, sur décision collégiale des médecins. Le médicament, commercialisé sous le nom de Plaquénil, était déjà interdit en ville pour traiter la maladie.

    Le ministre des Solidarités et de la Santé avait une première fois saisi le Hcsp sur les stratégies thérapeutiques à visée compassionnelle contre le Covid-19, en l’absence de traitement ayant démontré son efficacité. Le Hcsp avait alors indiqué, dans son avis du 23 mars 2020, que l’hydroxychloroquine pouvait, à titre dérogatoire, être prescrite pour les formes graves traitées à l’hôpital, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte. Un décret avait alors été publié en ce sens dès le 26 mars 2020.

    Ces dernières semaines, plusieurs études ont été publiées concernant l’hydroxychloroquine, en monothérapie ou en association avec l’azithromycine, menées aussi bien en France qu’à l’étranger. Le Hcsp, dans son nouvel avis en date du 23 mai 2020, considère que les données actuelles disponibles n’apportent pas la preuve d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, qu’il existe de plus une toxicité cardiaque, particulièrement en association avec l’azithromycine, et que les recommandations internationales, nationales, comme les avis d’experts consultés ne sont pas en faveur de l’utilisation de l’hydroxychloroquine, quelle que soit la gravité de l’infection. 

    Le décret publié ce 27 mai tire une nouvelle fois les conclusions de l’avis du Hcsp et modifie les conditions dérogatoires de prescription de l’hydroxychloroquine : que ce soit en ville ou à l’hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19.

    Dans la foulée, le centre hospitalier universitaire (Chu) d’Angers a annoncé la suspension de l’étude lancée début avril portant sur l’efficacité d’un dérivé de la chloroquine. 

    L’institut hospitalo-universitaire (Ihu) Méditerranée Infection de Marseille, dirigé par le professeur Raoult, a fait savoir, lui, qu’il « continuerait à traiter ses patients avec les traitements les plus adaptés en l’état actuel de la science et des connaissances ».