Covid, bronchiolite, grippe : les hôpitaux sous tension

L'hôpital sous tension à cause des vagues épidémiques de l'hiver 123RF©
L'hôpital sous tension à cause des vagues épidémiques de l'hiver 123RF©

Alors que l’épidémie de Covid flambe et que la bronchiolite est bien installée, la grippe fait son apparition en France dans un contexte sanitaire déjà très tendu avec des hôpitaux sous pression.

Ce n’est pas un scoop en cette saison : la grippe pointe son nez en France métropolitaine, en particulier dans le Sud-Ouest. Mais à l’heure où l’on enregistre plus de 60 000 contaminations au Covid par jour, cette arrivée risque de perturber encore plus les services hospitaliers.

La bronchiolite, quant à elle, se maintient à un niveau élevé et surcharge les services de pédiatrie déjà en sous-effectif.

De son côté, Olivier Véran, ministre de la Santé, a déclenché le plan blanc dans sept régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Occitanie, Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse. « Le plan blanc permet de déprogrammer des opérations, d’ouvrir des lits supplémentaires et de réaffecter des personnels vers les services de soins critiques », explique l’agence Santé publique France.

Le point sur la grippe

Le nombre de cas de grippe et d’hospitalisations est actuellement en hausse en métropole. Selon le dernier bulletin de Santé publique France, la région Occitanie vient de passer en phase pré-épidémique. C’est la première région métropolitaine à passer dans cette catégorie, La Réunion étant déjà dans ce cas et Mayotte pleinement frappée par l’épidémie. 

L’hiver dernier, les confinements et les gestes barrières anti-Covid ont contribué à bloquer tous les virus, dont celui de la grippe. Les Français ont été moins infectés que d’habitude et sont donc moins immunisés collectivement, ce qui laisse craindre une épidémie plus forte cette année, de même que pour d’autres maladies comme la gastro-entérite. 

La bronchiolite

Depuis novembre, l’épidémie de bronchiolite frappe toutes les régions de métropole où elle se poursuit actuellement «  à un niveau élevé  », d’après les autorités sanitaires. S’y ajoutent désormais La Réunion et la Guadeloupe. En métropole, la semaine dernière, « parmi les 5 577 enfants de moins de deux ans vus aux urgences pour bronchiolite (…), 5 077 (91 %) étaient âgés de moins d’un an et 2 015 (36 %) ont été hospitalisés  », détaille Santé publique France. Parmi ces derniers, «  1 893 (94 %) étaient âgés de moins d’un an  », précise l’agence. 

Cette épidémie précoce (près de deux mois d’avance) et intense arrive dans un contexte où les services pédiatriques sont à bout de souffle et ceci dans de nombreuses régions. Ce qui n’est pas nouveau, explique le Syndicat des pédiatres, mais l’épidémie empire d’année en année. En cause : le manque criant d’effectifs qui entraîne la fermeture de lits.

«  la France compte environ 360 lits de réanimation pédiatriques avec un taux d’occupation de 93 % au 7 décembre. Il n’en existe pas dans le privé. »

Ministère de la Santé

Le Covid

« Plus d’un millier de personnes sont prises en charge quotidiennement par les hôpitaux et, parmi elles, près de 380 sont admises dans un service de soins intensifs. Ces chiffres sont en constante augmentation depuis près d’un mois et on compte actuellement plus de 13 000 patients hospitalisés pour cause de Covid, dont près de 2 752 en soins critiques », explique Santé publique France (chiffres datant du 13 décembre).

« 1,42 est le nombre de reproduction du virus. C’est-à-dire le nombre moyen de personnes qu’un individu infecté peut contaminer. Si, le R effectif est supérieur à 1, l’épidémie se développe, sinon elle régresse. »

Appli Tous anticovid

L’institution indique que « selon les projections les plus optimistes, le pic du nombre de patients hospitalisés n’est pas attendu avant la fin du mois de décembre, à condition cependant de continuer l’effort de la vaccination, de limiter les contacts et de renforcer le respect des gestes barrières ».

L’hôpital tiendra-t-il ?

De nombreux services hospitalier sont en surcharge compte tenu de tous ces éléments, mais aussi parce que le personnel est épuisé et que les malades non Covid doivent également être pris en charge. C’est par exemple le cas à l’hôpital de Colmar, dont la région est fortement impactée par l’épidémie. La tension hospitalière s’explique aussi par l’arrivée des malades avec plusieurs pathologies, notamment ceux qui n’ont pas pu être pris en charge lors des vagues précédentes, dont l’état de santé s’est dégradé et qui nécessitent des hospitalisations plus longues (comme les personnes âgées).