Les écrans nocifs pour les enfants, vraiment?

Les écrans sont-il si dangereux que cela pour les enfants ? 123RF©
Les écrans sont-il si dangereux que cela pour les enfants ? 123RF©

Smartphones, tablettes, consoles de jeux… En cette période de fêtes, de nombreux écrans seront déposés au pied du sapin. Mais quel impact ont-ils réellement sur nos enfants ?

Entre la tablette, la télé, le téléphone portable et l’ordinateur, avec les enfants, c’est dur de gérer », avoue Clément, papa de deux enfants de 8 et 13 ans. Les écrans, désormais devenus incontournables dans nos vies et dans celles des jeunes, suscitent bien des inquiétudes pour les parents.

Accusés de tous les maux, ils impacteraient le développement neurologique, seraient addictifs et favoriseraient les troubles de la concentration, ainsi que les retards de langage. Mais qu’en est-il en réalité ? « Il faut nuancer les études sur le sujet, prévient Jonathan Bernard, chercheur épidémiologiste à l’Inserm, car elles manquent de précision. Par exemple, quelles sont les tranches d’âge étudiées, les contenus, et sur quels milieux sociaux portent ces enquêtes ? Les parents sont-ils présents lors de l’exposition aux écrans ou non ? On ne peut pas tout comparer en bloc. »

Le temps passé sur les écrans

En France, les enfants âgés de 3 à 6 ans restent en moyenne près de deux heures par jour devant les écrans, alors que les experts recommandent de ne pas dépasser une heure quotidienne. Il faut donc rester très vigilant, surtout vis-à-vis des plus jeunes : les études montrent que neuf enfants de 2 ans sur dix sont trop fréquemment exposés aux écrans, la télévision en particulier. Ensuite, la durée d’exposition augmente avec l’avancée en âge : elle atteint en moyenne jusqu’à cinq heures, chaque jour, chez les adolescents.

C’est mauvais pour quoi ?

Les études européennes et américaines s’accordent sur ce point : de longues heures passées sur les écrans ont un réel impact sur le surpoids. Car, pendant ce temps, l’enfant ne fait pas d’activité physique et a tendance à grignoter gras et sucré.

Une majorité de travaux corroborent aussi le fait que, passer du temps devant les écrans, le soir encourage à veiller tard. D’où une diminution de la durée mais également de la qualité du sommeil.

Cela à cause de la lumière bleue qui perturbe le rythme circadien. Et aussi, tout simplement, parce que les écrans captivent l’attention et font que l’on repousse l’heure de coucher.

Santé publique France.

Des effets positifs

« On a supprimé tous les écrans, mais au bout de deux jours, on a craqué ! », avoue Laétitia, mère de deux ados.
« Il ne s’agit pas de vivre en autarcie, tempère Jonathan Bernard. Les écrans font partie de nos vies et ils peuvent avoir des effets positifs si l’on en fait bon usage. Il y a des programmes éducatifs qui apportent beaucoup sur les apprentissages. Plus que le temps passé, ce sont les contenus qui sont importants. »

C’est le cas de certains jeux vidéo qui améliorent les réflexes ou la résolution de problèmes. Pendant le confinement, les écrans ont permis d’entretenir les liens sociaux et de poursuivre les apprentissages. Le tout est d’accompagner les enfants vers un usage modéré et plus qualitatif.

Évitez les écrans

  • Pendant les repas, un moment où toute la famille est réunie et où les enfants peuvent discuter avec les parents. Cet échange est essentiel pour le développement du langage.
  • Le soir, avant le coucher. Les écrans retardent l’entrée naturelle dans le sommeil à cause de la lumière bleue qu’ils diffusent.
  • Dans la chambre des enfants. Cette présence augmente leur consommation d’écrans. En outre, les parents perdent tout contrôle sur les contenus visionnés.
  • Pour les plus jeunes (2-3 ans). La fameuse recommandation « pas d’écran avant 3 ans » figure dans les carnets de santé.