Chers mutualistes

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En mars, j’avais intitulé mon édito « Ni dialogue, ni moyens ».

La situation dramatique et très mal anticipée que nous vivons depuis maintenant presque trois mois confirme le manque de moyens que dénoncent depuis de longs mois les personnels des urgences et l’ensemble du corps hospitalier public. Nous en sommes des témoins consternés et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour toutes celles et ceux qui ont perdu un proche.

La crise sanitaire nous frappe dure­ment, elle met à jour les fragilités de notre système de santé, affaibli par plusieurs décennies d’économies, de gestion à flux tendu. Elle vient mettre à mal la communi­cation du gouvernement qui jus­qu’alors tendait à décrédibiliser ces râleurs de soignants soudain devenus des héros de la nation.

Cette crise sanitaire aura au moins permis à chacun de comprendre que l’hôpital public est l’outil essentiel de notre accès à la santé. Le mur était visible depuis longtemps, nous nous en sommes rapprochés et nous trouvons aujour­d’hui à son pied. C’est incon­tournable : notre société, nos gouvernants ne peuvent plus nier.

Dans ce contexte et depuis plusieurs semaines, notre mutuelle, et chacun d’entre nous, vit une situation de confinement inédite, stressante, qui chamboule le quotidien. Nos équipes se sont tout de suite adaptées et ont assuré la continuité de la relation aux adhérents. Leur mobilisation est concrète et efficace, je les en remercie.

L’humain doit être replacéau cœur de la réflexion

Une fois le cap de l’urgence sanitaire franchi, la mutualité devra être vigilante : il faudra en effet éviter que, chemin faisant, le souvenir d’un moment difficile et douloureux s’efface peu à peu des mémoires et que l’austérité financière reprenne ses droits. En tant que mouvement social, en tant que citoyens, les mutualistes sont légitimes pour exiger de nos gouvernants un système de santé qui mette l’humain au cœur de sa réflexion et qui accorde les moyens financiers nécessaires pour permettre à l’hôpital public de répondre aux besoins de la population. Le nouveau monde tant annoncé dépend de nous tous.

D’ici là, prenez soin de vous !        

MARC FONTANARAVA, PRÉSI­DENT DE LA MUTUELLE  DES SERVICES PUBLICS