C’est reparti pour une trente-huitième édition des Restos du cœur, une démarche caritative créée par Coluche et qui n’avait pas pour vocation de durer. Cette année, l’association accueille 12 % de bénéficiaires supplémentaires par rapport à l’an passé.
Fragilisés par la crise liée au Covid-19, puis par l’inflation record, de plus en plus de personnes précaires poussent la porte des Restos du cœur. « Nous n’avons jamais connu une telle situation », s’alarme le président Patrice Douret.
Se nourrir, se chauffer, se loger : une équation complexe
Une hausse des prix record : 6 % sur un an, selon l’Insee, et même 12 % sur les produits alimentaires, précipite encore plus de personnes dans la précarité. Pour le président des Restos du cœur, « 60 % d’entre elles sont en deçà de la moitié du seuil de pauvreté (qui s’établit à 1 102 euros par mois, soit 551 euros), contre 50 % lors de notre précédente campagne », explique-t-il sur France Info. Et entre se nourrir, se loger et se chauffer, l’équation devient de plus en plus compliquée à résoudre. Une situation inédite, suite aux crises successives : sanitaire, inflationniste, énergétique.
Développer l’aide aux jeunes enfants
Pour cette nouvelle campagne, les Restos du Cœur ont décidé d’élargir davantage l’offre à destination des jeunes enfants. Car, l’association accueille de plus en plus de familles monoparentales, avec surtout des mamans seules. Plus d’un enfant de moins de 3 ans sur quatre, né dans une famille pauvre en France, est accueilli aux Restos. Et le nombre de ces très jeunes enfants bénéficiaires est en hausse de 25 % depuis le mois d’avril.
Heureusement, ces familles peuvent être accueillies dans des lieux qui leur sont réservés : les espaces « petite enfance » dans les centres. Des bénévoles prennent en charge les petits. Pendant que la mère est accompagnée dans des ateliers de formation à l’accès aux droits, à l’emploi, à l’estime de soi, etc.
Aujourd’hui, on compte 400 espaces de ce type sur les 1 900 centres. L’objectif est qu’il y en ait partout d’ici trois ans.