Impliquée dès l’origine dans la lutte contre l’amiante, Solimut Mutuelle de France soutient aujourd’hui plusieurs associations qui accompagnent les salariés exposés atteints de cancer dans la reconnaissance de leur pathologie en maladie professionnelle.
Depuis le début du combat contre l’amiante, la mutuelle s’est battue auprès des victimes pour faire reconnaître officiellement le statut de maladie professionnelle. » Vice-président de Solimut, Eric Capdeville a été témoin de cette lutte. A l’époque, la mutuelle était composée de plusieurs organisations mutualistes, dont les mutuelles de la réparation navale.
« Celles-ci couvraient les ouvriers et les dockers des ports de Marseille et de La Ciotat, où il y avait beaucoup d’amiante. Autrefois, j’occupais le poste d’enquêteur à la Sécurité sociale et j’étais justement chargé de la reconnaissance des maladies professionnelles. J’ai pu observer alors l’implication des acteurs mutualistes dans ce combat. Il y avait une écoute et une vraie spécialisation de leur part. »
Des ravages toujours en cours
Cet engagement historique de la mutuelle se poursuit aujourd’hui dans le soutien à des associations dédiées au travail de reconnaissance des maladies professionnelles, comme l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante et autres maladies professionnelles) et les Comités amiante prévenir et réparer (Caper).
Car si l’amiante est interdit depuis 1997, ce matériau continue de faire des ravages sur la santé de ceux qui l’ont approché. « Ces personnes peuvent en effet déclarer un cancer de nombreuses années après avoir été exposées, explique Jean-François Borde, président du Caper Bourgogne. J’ai travaillé pendant trente-cinq ans à Eternit, une entreprise classée “amiante”. Sur son site de Vitry-en-Charollais en Saône-et-Loire, 160 décès provoqués par l’amiante sont à déplorer. »
Une reconnaissance encore difficile à obtenir
Même si les affections dues à ce matériau cancérigène sont aujourd’hui identifiées par la Sécurité sociale, cette reconnaissance s’avère toujours difficile à obtenir. Et l’accompagnement des malades reste donc indispensable.
Aujourd’hui, les Caper accompagnent aussi les malades souffrant d’autres pathologies liées à leur activité professionnelle. « En plus de l’amiante, nous suivons les dossiers de personnes exposées à des produits radioactifs ou à des substances chimiques toxiques, détaille Béatrice Faure, coprésidente du Caper Ardèche. Notre objectif est d’aider toutes les victimes du travail. Nous aidons par exemple des infirmières qui ont travaillé de nuit pendant de nombreuses années et qui ont développé un cancer du sein en raison de leurs horaires décalés. »
« Il y a encore beaucoup de combats à mener. Dans le cas d’entreprises dont l’activité n’était pas directement de travailler l’amiante, mais qui en contenaient notamment dans leurs fours, il est toujours difficile de démontrer que la maladie est bien professionnelle. Pour le prouver, nous aidons les personnes contaminées à constituer leurs dossiers », ajoute Jean-François Borde.