Amiante : un combat historique et toujours nécessaire

L’amiante est interdite depuis 1997. Mais ce matériau cancérigène reste encore présent dans de nombreux bâtiments. © 123RF
L’amiante est interdit depuis 1997. Mais ce matériau cancérigène reste encore présent dans de nombreux bâtiments. © 123RF

Impliquée dès l’origine dans la lutte contre l’amiante, Solimut Mutuelle de France soutient aujourd’hui plusieurs associations qui accompagnent les salariés exposés atteints de cancer dans la reconnaissance de leur pathologie en maladie professionnelle.

Depuis le début du combat contre l’amiante, la mutuelle s’est battue auprès des victimes pour faire reconnaître officiellement le statut de maladie professionnelle. » Vice-président de Solimut, Eric Capdeville a été témoin de cette lutte. A l’époque, la mutuelle était composée de plusieurs organisa­tions mutualistes, dont les mutuelles de la réparation navale.

« Celles-ci couvraient les ouvriers et les dockers des ports de Mar­seille et de La Ciotat, où il y avait beaucoup d’amiante. Autrefois, j’occupais le poste d’enquêteur à la Sécurité sociale et j’étais juste­ment chargé de la reconnaissance des maladies professionnelles. J’ai pu observer alors l’implication des acteurs mutualistes dans ce combat. Il y avait une écoute et une vraie spécialisation de leur part. »

Des ravages toujours en cours

Cet engagement historique de la mu­tuelle se poursuit aujourd’hui dans le soutien à des associations dédiées au travail de reconnaissance des maladies professionnelles, comme l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante et autres maladies professionnelles) et les Comités amiante prévenir et réparer (Caper).

Ces personnes peuvent en effet déclarer un cancer de nombreuses années après avoir été exposées.

Jean-François Borde, président du Caper Bourgogne

Car si l’amiante est interdit depuis 1997, ce matériau continue de faire des ravages sur la santé de ceux qui l’ont approché. « Ces personnes peuvent en effet déclarer un cancer de nombreuses années après avoir été exposées, explique Jean-François Borde, président du Caper Bourgogne. J’ai travaillé pen­dant trente-cinq ans à Eternit, une entreprise classée “amiante”. Sur son site de Vitry-en-Charollais en Saône-et-Loire, 160 décès provoqués par l’amiante sont à déplorer. »

Une reconnaissance encore difficile à obtenir

Même si les affections dues à ce ma­tériau cancérigène sont aujourd’hui identifiées par la Sécurité sociale, cette reconnaissance s’avère tou­jours difficile à obtenir. Et l’accom­pagnement des malades reste donc indispensable.

En plus de l’amiante, nous suivons les dossiers de personnes exposées à des produits radioactifs ou à des substances chimiques toxiques.

Béatrice Faure, coprésidente du Caper Ardèche

Aujourd’hui, les Caper accompagnent aussi les malades souffrant d’autres pathologies liées à leur activité profes­sionnelle. « En plus de l’amiante, nous suivons les dossiers de personnes exposées à des produits radioactifs ou à des substances chimiques toxiques, détaille Béatrice Faure, coprésidente du Caper Ardèche. Notre objectif est d’aider toutes les victimes du travail. Nous aidons par exemple des infirmières qui ont travaillé de nuit pen­dant de nombreuses années et qui ont développé un cancer du sein en raison de leurs horaires décalés. »

« Il y a encore beaucoup de combats à mener. Dans le cas d’entreprises dont l’activité n’était pas directement de travailler l’amiante, mais qui en contenaient notamment dans leurs fours, il est toujours difficile de dé­montrer que la maladie est bien pro­fessionnelle. Pour le prouver, nous aidons les personnes contaminées à constituer leurs dossiers », ajoute Jean-François Borde.