Allergies : une prise en charge trop tardive

Bras sur lequel on effectue des tests allergiques 123RF©
La prise en charge des allergies est encore trop tardive 123RF©

Au printemps les allergiques ne sont pas à la fête. Le nez qui coule, les yeux qui démangent, près de 30 % des Français souffrent de ces tracas saisonniers. Encore faut-il que le dépistage soit précoce pour une bonne prise en charge.

Or c’est loin d’être le cas encore aujourd’hui, se désespère l’association Asthme et allergies, en cette Journée nationale des allergies, mardi 17 mars. Pourtant, en vingt ans, le nombre d’allergiques a doublé.

Et cette tendance devrait encore s’amplifier à l’avenir. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime ainsi que 50 % de la population mondiale sera affectée par au moins une maladie allergique en 2050.

Infographie Asthme et allergies. ©DR

Une pathologie trop souvent banalisée

Un sondage de l’Ifop réalisé pour l’association Asthme et allergies a montré que les Français banalisent souvent l’allergie. Seuls 28 % d’entre eux ont conscience du handicap qu’elle peut engendrer au quotidien et 14 % sont convaincus qu’il s’agit d’une maladie bénigne.

Or de nombreuses études démontrent que 41 % des patients atteints de rhinite allergique affirment renoncer à des activités sociales, sportives, de loisirs. Mais aussi professionnelles en raison de leurs allergies.

L’asthme, dont la cause la plus fréquente est l’allergie, entraîne 230 000 journées d’hospitalisation par an.

Qui est concerné ?

Les moins de 35 ans sont particulièrement concernés par l’allergie (38 % contre 23 % des plus de 65 ans). Et les patients connaissent souvent mal ses mécanismes. Selon le sondage de l’Ifop, seuls 32 % des Français estiment que la pollution peut aggraver les allergies respiratoires.

Diagnostic tardif

Le diagnostic est souvent encore trop tardif. Il faut attendre en moyenne sept ans entre l’apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d’un allergologue. Le traitement précoce de l’allergie permet de contrôler son impact sur la vie quotidienne. Et évite une évolution vers l’asthme.

Infographie Asthme et allergies, DR.

Conseils pratiques

  • Au moindre symptôme, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant qui vous orientera, le cas échéant, vers un allergologue.
  • Suivez bien vos traitements. Et, consultez votre médecin en cas de symptômes.
  • Consultez régulièrement la carte de vigilance des pollens.
  • Rincez vos cheveux le soir.
  • Aérez au moins dix minutes par jour avant le lever et après le coucher du soleil.
  • Evitez de faire sécher le linge à l’extérieur.
  • Gardez les vitres des voitures fermées pour éviter que les pollens ne rentrent dans l’habitacle.
  • Evitez les activités sportives à l’extérieur qui entraînent une surexposition aux pollens.
  • Attention à la pollution atmosphérique. Elle exacerbe les allergies aux pollens.

Se soigner

Les médicaments : les plus utilisés sont les antihistaminiques de deuxième génération, administrés par voie orale, qui ont moins d’effets secondaires. Les corticoïdes locaux (yeux, nez…) ont une action anti-inflammatoire. Pour des symptômes plus sévères, des corticoïdes par voie générale peuvent être prescrits.

La désensibilisation sous-cutanée : on injecte de façon régulière une dose de l’extrait d’allergène.
La désensibilisation sublinguale : on dépose régulièrement sous la langue l’extrait de l’allergène.

Une désensibilisation efficace doit être prolongée au moins pendant trois ans.

A noter

DR Asthme et allergies

Pour en savoir plus
asthme-allergies.org