Selon l’étude Enabee menée par Santé publique France, 8,3 % des enfants de 3 à 6 ans connaissent « au moins une difficulté de santé mentale probable ».
Menée en 2022, l’étude Enabee, la première enquête qui s’intéresse aux jeunes enfants, révèle ses premiers résultats : 8,3 % des enfants de 3 à 6 ans scolarisés en maternelle connaissent « au moins une difficulté de santé mentale probable, de type émotionnel, oppositionnel ou inattention/hyperactivité, impactant leur vie quotidienne ».
Autrement dit, environ un enfant sur douze en maternelle, en France métropolitaine est concerné. Une étude qui tombe à pic, alors que la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale » en 2025.
Cette étude combine les points de vue des parents et des enseignants sur un échantillon représentatif de plus de 2 600 enfants.
Une vision sur la santé mentale des enfants en maternelle
Les chiffres de cette étude élaborée à partir des données recueillies par questionnaire – en ligne ou par téléphone – entre mai et juillet 2022, nous en apprennent plus sur la santé mentale des petits Français. Dans le détail, 1,8 % des enfants scolarisés de la petite à la grande section de maternelle présentent des « difficultés émotionnelles », 5,9 % des « difficultés oppositionnelles », 1,9 % des « difficultés d’inattention/hyperactivité ».
Stéphanie Monnier-Besnard, épidémiologiste et cheffe de projet de l’étude Enabee observe que « ce n’est pas une surprise que les enfants si jeunes puissent rencontrer des difficultés de santé mentale probables, c’est cohérent avec toutes les observations ». Les résultats d’enquêtes menées dans d’autres pays comme l’Allemagne ou les Etats-Unis vont d’ailleurs dans le même sens.
Les petits garçons plus impactés que les filles
L’étude nous révèle que les garçons présentent plus de difficultés probables avec retentissement sur leur vie (11,3 %) que les filles (5,2 %). En cela, les résultats coïncident avec les observations cliniques des professionnels de la petite enfance, ajoutent les chercheurs.
Consultations psy
Près de 13 % des enfants scolarisés en maternelle ont consulté au moins une fois un professionnel de santé pour des difficultés psychologiques ou d’apprentissage lors des douze mois précédant l’étude. Un tiers des enfants présentant au moins un type de difficulté probable a consulté un professionnel de santé mentale dans l’année précédente.
Prudence sur l’interprétation des résultats
Les chercheurs attirent l’attention sur le fait qu’il ne faut pas surinterpréter ces résultats. En effet, la santé mentale des jeunes enfants est liée à de nombreux facteurs. Cette étude « permet de les identifier et de cibler les facteurs pouvant l’altérer et ce, dès la petite enfance, période critique du développement », souligne la docteure Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Cela confirme la nécessité d’intervenir dès le plus jeune âge et d’améliorer les dispositifs d’accompagnement en santé mentale avant 6 ans, selon Santé publique France.