De plus en plus d’enfants souffrent d’allergies alimentaires. Le projet d’accueil individualisé (PAI) leur permet de suivre un régime spécial à la cantine scolaire. Cette rentrée, des aménagements seront apportés pour permettre une meilleure prise en charge.
Des aménagements dans le projet d’accueil individualisé (PAI) pour les enfants qui souffrent d’allergies alimentaires verront le jour à la rentrée 2021. Il sera étendu au temps périscolaire, en plus de la restauration en temps scolaire, sa prescription devra être accessible sur internet et les trousses d’urgence à portée de main.
Un nouveau PAI
Le projet d’accueil individualisé (PAI) permet aux enfants ayant une pathologie de pouvoir suivre une scolarité normale. Pour les élèves souffrant d’allergies alimentaires, la prise en charge à l’école est primordiale. Les chiffres de l’Éducation nationale mentionnent que 8 à 18 % des écoliers auraient souscrit un PAI pour cette pathologie.
« Autour de 50 000 projets d’accueil individualisés (PAI) sont proposés chaque année pour allergie alimentaire, un nombre multiplié par six depuis 2002 et qui en fait le deuxième motif de PAI, derrière l’asthme », ont souligné les pédiatres lors de leur congrès en mai dernier.
Une circulaire, parue le 14 avril 2021 dans le Bulletin officiel de l’Éducation nationale, propose donc un nouveau projet d’accueil individualisé, qui devrait représenter une amélioration. En effet, il sera étendu au temps périscolaire en plus du temps scolaire, sa prescription accessible sur internet, et surtout les trousses en cas d’urgence, à portée de main.
Des failles dans la prise en charge
Car, des « trous dans la raquette » ont été observés dans la prise en charge de ces enfants. Des enquêtes ont révélé que les trousses d’urgence sont souvent sous clef en cas d’anaphylaxie (réaction allergique potentiellement mortelle), et possèdent un contenu inadapté avec trop peu d’auto-injecteurs d’adrénaline et souvent des corticoïdes oraux, pourtant inefficaces, proposés seuls. Les établissements scolaires du second degré doivent désormais s’équiper en auto-injecteurs d’adrénaline.
« Il faudrait qu’il en soit de même dans les établissements de premier degré comme c’est le cas au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie », estiment les pédiatres. Une étude récente montre que la mesure n’est d’ailleurs appliquée que par la moitié des établissements secondaires, les freins étant surtout représentés par le coût et le délai de péremption de ces auto-injecteurs. Une véritable réflexion doit être envisagée sur ces traitements, les seuls efficaces en cas de choc anaphylactique.
Mieux dépister les allergies alimentaires
Pour éviter des catastrophes, il conviendrait de mieux dépister les enfants. En effet, 25 % à 50 % de ces anaphylaxies en milieu scolaire concernent des aliments dans plus de neuf cas sur dix (lait de vache et de chèvre, arachide, soja, kiwi…) et surviennent chez des enfants non connus allergiques. Pour cela, il est indispensable de former les personnels et de permettre aux enfants de porter une trousse d’urgence sur eux.
Projet d’accueil individualisé pour raison de santé : education.gouv.fr