[PODCAST] Sensibiliser les enfants au drame des naufrages en mer

Opération de sauvetage au large des eaux territoriales de la Libye, en 2018. Photo Yann Lévy

Lors de l’édition 2024 de la Fête de l’Humanité, la rédaction de Viva a organisé une rencontre entre des enfants et une bénévole de l’association SOS Méditerranée. Alors que les décès continuent de se multiplier lors des traversées à risque, l’ONG dédiée au sauvetage en mer mène des actions de sensibilisation auprès des plus jeunes.

Au cours de l’année 2023, plus de 3 000 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée sur une embarcation précaire. Pour fuir la guerre, la famine et les exactions, des milliers de personnes continuent de prendre la mer au péril de leur vie. Pour leur venir en aide, l’association SOS Méditerranée organise des opérations de sauvetage.

Education populaire

Notre rédaction a organisé une rencontre entre une bénévole de l’ONG et des enfants âgés de 8 à 13 ans. L’événement a eu lieu à la Fête de l’Humanité, le 14 septembre 2024. Viva était en effet invité par la Fédération des Mutuelles de France (FMF) à venir animer un atelier d’éducation populaire sur son espace mutualiste de détente, de repos et de débats. A cette occasion, les enfants ont interviewé Stéphanie, co-référente scolaire pour l’Ile-de-France.

PODCAST – Sensibiliser les enfants au drame des naufrages en mer par Viva avec SOS Méditerranée

« Les interventions que nous menons auprès des enfants ont pour objectif de leur faire comprendre le sens de notre action. Dans leur entourage, certains d’entre eux peuvent entendre que ce que nous faisons est néfaste pour la France. Il est donc important pour nous de leur rappeler que le droit maritime donne par exemple l’obligation de sauver des gens qui seraient en difficulté. Si un capitaine de bateau voit quelqu’un en train de se noyer, il est obligé de lui porter secours. »

Des témoignages de rescapés

Parmi les autres informations livrées aux plus jeunes, Stéphanie rappelle l’importance de rappeler les raisons qui poussent ces hommes et ces femmes à quitter leur pays dans des conditions aussi dangereuses. « Lors des interventions que nous faisons dans les écoles, nous invitons souvent des rescapés qui viennent parler de leur histoire. Ils expliquent alors ce qu’ils pouvaient vivre chez eux, les tortures, les sévices… Ces témoignages leur permettent de mieux comprendre ces situations. »

Il y a à peu près 25 % d’enfants dans les embarcations.

Stéphanie, bénévole de SOS Méditerranée.

Après une rapide présentation de l’association, les enfants ont déjà des questions à poser à la bénévole. « Vers quels pays vont les gens qui prennent la mer », demande Maxime, âgé de 8 ans. « Ils veulent venir en Europe, pour la sécurité, car il n’y a pas la guerre. Après, tout dépend de la famille qu’ils peuvent avoir dans certaines régions, des langues qu’ils parlent. »

Sur les embarcations, les enfants sont généralement sans leurs parents

Billie et Basile sont frère et sœur. Âgés de 8 et 12 ans, ils ont préparé ensemble ce qu’ils voulaient demander à Stéphanie. « Combien d’enfants sont secourus chaque année ? » Depuis son origine, SOS Méditerranée a sauvé environ 40 000 personnes de la noyade. « Il y a à peu près 25 % d’enfants dans les embarcations. Et 8 enfants sur 10 ne sont pas accompagnés de leurs parents ni de proches. »

Une autre interrogation porte sur les côtes où sont menées les personnes secourues. « Il est obligatoire de les ramener vers un port sûr c’est-à-dire un endroit où leurs droits humains seront respectés. Le plus proche pour nous est généralement l’Italie. »

Pas d’âge minimum pour s’engager

Lucie, Nathan et les autres sont conquis par l’intervention. Du haut de ses 13 ans, Lucie a même envie de s’engager à son tour. Stéphanie rappelle qu’il n’y a pas d’âge minimum pour faire du bénévolat, du moment que les parents sont d’accord. « Il devrait y avoir plus d’associations comme celle-ci dans le monde pour sauver les personnes qui ont besoin d’être secourues », concluent Billie et Basile.