Hausse record des cas de légionellose en France

2 201 cas de légionellose ont été répertoriés en France en 2023, soit une hausse de 16 % par rapport à l’année 2022, révèle Santé publique France. ©123RF
La légionellose est une affection pulmonaire potentiellement grave provoquée par des bactéries présentes dans l’eau et les sols humides. © 123RF

Le nombre de cas de légionellose en France a atteint un record en 2023, d’après un récent rapport de Santé publique France. Quelles en sont les raisons ?

Les autorités sanitaires ont enregistré 2 201 cas de légionellose en France en 2023. Soit une hausse de 16 % par rapport à l’année 2022, pointe Santé publique France dans sa dernière étude parue le 29 août. Cette infection pulmonaire grave est en augmentation depuis 2017.

Bactéries Legionella ou légionelle

La légionellose est une maladie potentiellement mortelle, causée par les bactéries Legionella, présentes dans l’eau et les sols humides. Elles peuvent aussi coloniser des réseaux de distribution d’eau, de climatisation collective… et profilèrent dans les eaux stagnantes lorsque la température est située entre 25 et 45 °C.

La maladie affecte plus particulièrement les seniors et les personnes fragiles.

L’espèce Legionella pneumophila est la plus courante. La contamination peut se faire par voie respiratoire par inhalation de la bactérie, via des micro-gouttelettes en suspension dans l’air. La maladie n’est pas contagieuse de personne à personne.

Cette bactérie entraîne une infection grave des poumons. La période d’incubation est de deux à dix jours. Les patients présentent ensuite un syndrome pseudo-grippal avec des céphalées, une fièvre élevée à 40° , et une toux importante.

Il n’existe pas de vaccin contre la maladie, elle peut néanmoins être prévenue, et certains antibiotiques sont efficaces s’ils sont pris assez tôt.

Comment expliquer cette recrudescence ?

L’émergence récente de cette maladie en France – mais aussi en Europe, s’observe avec le changement climatique. La hausse des températures, des précipitations et donc de l’humidité expliquent en grande partie cette augmentation des cas.

Une autre piste serait le vieillissement de la population. La maladie affecte plus particulièrement les seniors et les personnes fragiles. Les méthodes de diagnostic sont également de plus en plus performantes.

Bactéries sous haute surveillance

Ces bactéries sont donc scrutées à la loupe ces dernières années et plusieurs sources de contamination ont été identifiées : réseaux d’eau, systèmes de refroidissement des tours aéroréfrigérantes, les bains à remous (spas), les brumisateurs ou humidificateurs, les fontaines décoratives…

Les départements Santé-environnement des Agences régionales de santé (ARS) mettent en œuvre des inspections ou des contrôles réguliers afin de prévenir les risques liés aux légionelles dans les établissements de bain, dans les établissements de santé ou accueillant des personnes âgées. Mais également dans tout établissement recevant du public (ERP) fréquenté par un cas de légionellose déclaré.

Toutefois en 2023, deux épisodes majeurs de cas groupés ont été identifiés, sans que l’on parvienne à en connaître la source de contamination. La surveillance ne doit donc pas être relâchée.

Prévention : que faire ?

La légionelle peut se nicher dans des installations sanitaires qui n’ont pas été utilisées depuis un moment. Le conseil à suivre est de faire couler l’eau du robinet, de la douche, pendant 5 à 6 minutes avant de vous en servir, si ces derniers n’ont pas été utilisés depuis longtemps (dans une location saisonnière, un camping, chez soi en revenant de vacances…).

Les experts recommandent aussi de surveiller la température de l’eau chaude au domicile : elle doit être très chaude mais pas « bouillante » (au moins 50° C et au plus 60° C au niveau de l’évier de la cuisine) ; de procéder régulièrement au détartrage et à la désinfection des embouts de robinetterie (brise-jets, pommeaux de douches, etc.) ; d’utiliser de l’eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d’oxygénothérapie ou de lutte contre l’apnée du sommeil).