« Nous allons continuer à défendre l’accès aux soins de nos adhérents »

Jean Saint-Sever, trésorier de la mutuelle. Photo Emma Pellet /Andia.fr

L’assemblée générale de la MCRN s’est tenue le 17 octobre à Nantes. L’occasion pour Jean Saint-Sever, trésorier de la mutuelle, de dresser le bilan de l’exercice 2024 et de nous expliquer pourquoi les cotisations mutualistes devraient augmenter en 2025.

Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?

Jean Saint-Sever : Globalement, le bilan politique de notre mutuelle est plutôt positif même si nous avons dû subir toutes les incertitudes liées à la dissolution de l’Assemblée na­tionale. En tant que mutuelle d’ori­gine cheminote, la MCRN est en outre confrontée à un contexte bien particulier avec la mise en place d’un contrat collectif obligatoire en direction de tous les cheminots actifs de la SNCF.

Comme nous conserve­rons les cheminots retraités et que nous avons, depuis plusieurs années déjà, opéré une orientation vers une pluralité des contrats en développant les mutuelles communales et en accompagnant les travailleurs non salariés ainsi que les individuels liés aux régimes généraux, cette réforme n’aura que peu d’impact sur la MCRN.

La MCRN a toujours veillé à proposer à ses adhérents un maximum de pres­tations de qualité tout en maîtrisant le niveau des cotisations à un tarif le plus juste possible.

La difficulté concerne plutôt le renou­vellement de nos administrateurs et de nos délégués, dont la majorité sont des cheminots actifs appelés à rejoindre la mutuelle d’entreprise. Nous sommes en train de travailler sur les solutions à mettre en œuvre pour répondre à cette problématique.

La mutuelle est-elle parvenue à maintenir son équilibre financier en 2024 ? 

J. S.-S : Oui, la mutuelle est à l’équi­libre, à la fois d’un point de vue comp­table et financier. Il n’y a pas de dette en cours, mais nous avons peu de ré­serves. Cela s’explique par le fait que la MCRN a toujours veillé à proposer à ses adhérents un maximum de pres­tations de qualité tout en maîtrisant le niveau des cotisations à un tarif le plus juste possible, sans chercher à stocker des valeurs pour créer des produits financiers positionnés sur des marchés… Ce n’est pas notre but et cela n’a jamais été notre moteur.

Le PLFSS 2025 prévoit de nouveaux transferts de charges sur les complémentaires santé, quelle est votre réaction ?

J. S.-S : Ce budget a été construit en très peu de temps, à l’emporte-pièce, sans prendre en compte son impact réel sur la population. Ces transferts de charges devraient se traduire par une hausse du ticket modérateur (le reste à charge des patients) sur les consultations et les actes médicaux des médecins et des sages-femmes, ce qui veut dire que ces soins seront moins remboursés par la Sécurité sociale.

Et c’est aux mutuelles qu’il reviendra de prendre en charge cette augmentation du ticket modérateur, ce qui induira mécaniquement une hausse des cotisations mutualistes.

A quoi doivent s’attendre les adhérents de la MCRN ?

J. S.-S : L’assemblée générale a va­lidé une augmentation moyenne de 6,5 % sur la cotisation des adhérents en 2025. En plus des dérembourse­ments successifs, il faut savoir que les mutuelles doivent aussi faire face aux taxes qui leur sont appliquées à hauteur de 14 % et aux conséquences de la réforme du 100 % Santé qu’elles financent à 80 %.

On voit bien que nous n’avons pas de marge de manœuvre et que nous n’avons pas d’autre choix que d’augmenter les cotisations. Tout cela résulte de négligences politiques majeures successives, qui conduisent le gouvernement à aller chercher des économies jusque dans le portefeuille des adhérents.

Quelles sont les orientations qui ont été prises pour 2025 ?

J. S.-S : Dans une telle situation, il est impossible de définir des orien­tations. Nous avons subi une disso­lution, puis deux mois de stand-by sans nouveau gouvernement, il n’y a donc pas eu d’étude sur le finan­cement du budget de l’Etat et pas d’adossement du PLFSS… On ne peut rien projeter puisqu’on ne fait que subir des annonces.

Face à cela, bien sûr, nous allons continuer, comme nous l’avons toujours fait, à défendre l’accès aux soins et à la santé de tous nos adhérents, en leur offrant un service efficient à un coût maîtrisé.