L’accès à la santé pour tous, un enjeu politique

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Le centre médical et dentaire Paul-Paret, dans le 15e arrondissement de Marseille, où est mise en œuvre l’offre globale de santé des Mutuelles de France portée par Oxance et Solimut, recevait le 6 mars la visite de Michèle Rubirola, candidate du Printemps marseillais à la mairie, accompagnée de Jean-Marc Coppola, tête de liste de cette formation dans l’arrondissement. 

Aux limites de Marseille, à Saint-Antoine, dans ces quartiers nord longuement délaissés par les pouvoirs publics, le centre médical et dentaire Paul-Paret œuvre pour l’accès aux soins de la population. Géré par Oxance, la branche réalisations sanitaires de la Fédération des Mutuelles de France, l’établissement accueille plusieurs milliers de patients chaque année, mutualistes ou non. 

A l’approche des élections municipales, Oxance et Solimut Mutuelle de France ont invité des candidats à visiter les locaux. Pour l’heure, seul le Printemps marseillais, union de la gauche, des écologistes et des citoyens, a répondu présent. Ce matin, Michèle Rubirola, candidate à la mairie, ainsi que Jean-Marc Coppola, tête de liste dans ce secteur, sont allés à la rencontre des personnels soignants et administratifs de l’établissement. « C’est un système de santé que j’ai toujours défendu, explique Michèle Rubirola, elle-même médecin généraliste, c’était normal de venir là. Mais l’abandon de ces quartiers est flagrant, résultat de 25 ans de choix politiques orientés, et l’accès aux soins y est compliqué. Nous sommes dans un désert médical. Or, l’offre existe, comme ici, à nous de l’accompagner et de la développer si nous sommes élus. » 

Carole Hazé, présidente de Solimut Mutuelle de France insiste : « Seuls, on ne peut pas répondre aux besoins de la population de ces quartiers. Il faut un engagement des collectivités publiques à mener des politiques qui aillent dans notre direction. »

Car si l’offre de soins existe sur place, elle est limitée par plusieurs écueils. Notamment le fait que les médecins ne sont pas nombreux à vouloir s’impliquer sur le territoire. Ainsi, en dentaire, seuls quatre chirurgiens interviennent dans le centre, et il faut parfois plusieurs semaines pour obtenir un rendez-vous. « L’enjeu est de rester présent sur les quartiers nord, pour que l’accès aux soins soit égalitaire pour tous », ajoute Carole Hazé. « Avoir une offre de santé dégradée, cela atteint la dignité des personnes, abonde Nicolas Souveton, président d’Oxance. Notre action n’a de sens que si elle est soutenue par celle des collectivités locales. » 

Afin de les coordonner, il importe d’abord de désenclaver ces quartiers, de faciliter les déplacements en renforçant les transports publics, améliorer l’état des écoles et des infrastructures, et peu à peu changer l’image de ces quartiers. Pour faire en sorte que la qualité de la vie s’améliore pour les habitants et inciter des praticiens à s’y installer ou à y intervenir. « Les mairies de secteur n’ont pas de véritable compétence en matière de santé, relevait Jean-Marc Coppola. Mais elles ont la possibilité de mettre en commun des moyens pour agir sur le quotidien. C’est une question de volonté politique. »

Jan-Cyril Salemi