Un entretien systématique avec un médecin ou une sage-femme sera proposé aux jeunes mères, dès 2022. L’objectif est de repérer une éventuelle dépression post-partum.
Car, loin de l’image de bonheur idyllique, très cliché, l’accouchement peut être un traumatisme pour certaines femmes. Il peut en résulter un état dépressif, qui n’est pas souvent diagnostiqué par les soignants, encore moins par les jeunes mères.
On ne parle pas assez de la dépression post-partum. C’est la raison pour laquelle, lors des Assises de la santé mentale, les 27 et 28 septembre derniers, le secrétaire d’Etat à l’Enfance, Adrien Taquet, a annoncé la mise en place d’un entretien systématique autour de la cinquième semaine après l’accouchement, pour repérer les dépressions post-partum. Une mesure qui sera mise en place dès 2022.
Une bonne mesure mais pas suffisante
Les professionnels du secteur, sages-femmes en tête, se réjouissent de cette annonce même si cette pratique existe déjà. Mais, le fait qu’elle soit systématisée et généralisée est un bon point de départ. Toutefois, c’est loin d’être suffisant. Car il faut aussi traiter les symptômes, c’est primordial, relatent les soignants au contact des jeunes accouchées. En effet, pour certaines femmes, l’accouchement peut-être vécu comme un véritable traumatisme. Sans compter l’isolement qui peut s’en suivre avec le retour à la maison.
Dépression post partum, un tabou
Selon un sondage OpinionWay, relayé sur France Info, 78 % des parents n’ont jamais entendu parler de dépression post-partum lors des rendez-vous médicaux. Un véritable tabou autour de cette pathologie pourtant très répandue. L’image de la mère épanouie, heureuse et souriante rentrant à la maison, avec son bébé dans les bras, est encore très ancrée dans les esprits. Et pourtant, c’est là que débutent souvent les difficultés. Des outils existent pour faciliter le quotidien des parents comme le test EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale). Si le score n’est pas normal, il faut prendre rendez-vous avec une sage-femme ou un médecin. La consultation est prise en charge par l’Assurance maladie.