L’été, les médicaments aussi sont soumis à la chaleur, au transport. Quelques précautions à prendre pour bien les conserver.
Les fortes chaleurs, comme c’est le cas en France en ce moment, peuvent altérer l’efficacité de vos médicaments. Aussi, les professionnels conseillent de consulter leur notice et de vérifier si cette dernière mentionne des précautions particulières de conservation.
Un œil sur la notice
Médicaments à conserver entre +2 et +8° C : ces derniers sont déjà dans des réfrigérateurs ou dans des chambres froides (chez vous ou chez le pharmacien). La canicule sera donc sans conséquence sur leur stabilité si les conditions de conservation sont bien respectées et que le médicament est sorti du réfrigérateur quelques minutes avant son utilisation. En cas de température extérieure élevée, il est recommandé de les utiliser assez rapidement une fois sortis du réfrigérateur.
Médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C : le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques semaines) de ces températures n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la qualité de ces médicaments. En effet, pour pouvoir bénéficier de ces conditions de conservation, ces produits sont prévus pour une exposition de plusieurs semaines à une température constante régulée et contrôlée de 40° C. Ainsi, quelques jours d’exposition du médicament à des températures supérieures à 30° C seront sans effet sur sa qualité.
En effet, lors d’une canicule, les températures ambiantes ne se situent pas constamment à 40° C. Par ailleurs, la température atteinte au cœur du médicament reste inférieure dans la majorité des cas à la température ambiante grâce à la limitation des échanges thermiques qu’apportent l’emballage et le lieu de stockage qui sont généralement clos. Aussi, pas de problème, si vous stockez vos médicaments dans des conditions normales chez vous, par exemple dans une armoire à pharmacie.
Médicaments ne comportant aucune mention particulière de conservation : ils ne craignent pas une exposition aux températures élevées, comme en période de canicule. En effet, pour ces médicaments, il a pu être démontré qu’ils ne se dégradent pas lorsqu’ils sont exposés à des températures de 40° C pendant six mois.
Cas particuliers des pommades, suppositoires et ovules
Les suppositoires, ovules, crèmes (etc.) sont assez sensibles aux élévations de température. Ils se ramollissent, voire se liquéfient, lorsqu’ils sont exposés à la chaleur. Dans ce cas, ce n’est pas le principe actif qui est sensible à la chaleur, mais la forme pharmaceutique. Vous pouvez juger facilement de l’état de votre médicament à l’aspect du produit à l’ouverture (aspect normal et régulier, suppositoire non fondu…) qui indiquera la stabilité de ces médicaments.
Tout produit dont l’apparence extérieure aura été visiblement modifiée ne devrait pas être consommé, dans la mesure où cette altération pourrait être un indicateur d’une modification des propriétés de la forme pharmaceutique.
Le site d’Ameli.fr suggère de les stocker dans un endroit frais, mais met en garde : « Attention, en voulant les protéger de la chaleur, à ne pas les conserver non plus dans un endroit trop froid qui pourrait également modifier leur apparence et leur consistance. »
Comment transporter vos médicaments ?
Les médicaments à conserver entre +2 et +8° C doivent être transportés dans des conditions qui respectent la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré), mais sans provoquer de congélation du produit.
Les médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30° C, de même que les médicaments à conserver à température ambiante, ne doivent pas être exposés trop longtemps à des températures élevées comme dans les coffres ou les habitacles de voitures exposées en plein soleil. Il est conseillé, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non réfrigéré.
Même s’ils sont placés dans un emballage isotherme, vous ne devez pas exposer vos médicaments pendant une trop longue durée à des températures élevées ; vous devez notamment veiller à ne pas les placer dans le coffre ou l’habitacle d’une voiture qui reste longtemps en plein soleil.
Prendre un traitement pendant les fortes chaleurs
Certains médicaments peuvent aggraver les effets de la chaleur sur votre organisme.
Il est donc recommandé de :
- demander conseil à votre médecin, votre pharmacien, votre sage-femme ou votre infirmier lorsque vous prenez un nouveau médicament ou lorsque vous avez un traitement au long cours ;
- ne pas arrêter un traitement sans en avoir parlé au préalable avec votre médecin ou votre pharmacien ;
- ne pas prendre de traitement sans avis médical ; par exemple, pour soigner un mal de tête suite à une exposition au soleil, car il peut aggraver les symptômes du coup de chaleur ;
- bien lire la notice pour savoir si vos médicaments interagissent avec le soleil. C’est le cas de certaines pommades, ovules… Cela peut entraîner ou aggraver une surréaction de la peau confrontée aux rayons du soleil (rougeurs, des démangeaisons…). En cas de doute, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien et évitez de vous exposer aux rayons UV.