Alzheimer : de nouvelles pistes de recherche

Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer 123RF©
Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer 123RF©

En France, la maladie d’Alzheimer touche près d’un million de personnes. Et jusqu’à aujourd’hui, aucun médicament efficace ne permet de la prévenir ou de la guérir.

En cette Journée mondiale, un traitement pourrait donner de l’espoir aux malades et à leurs familles. Il cible une autre protéine responsable de la maladie.

Nouvelle piste de recherche…

Des recherches ont été menées dans une autre direction pour lutter contre la maladie d’Alzheimer : celle du comportement anormal d’une catégorie de protéines, dite Tau, présentes dans les neurones et responsables de la maladie. Chez les patients, elles s’agrègent en amas et finissent par provoquer la mort de la cellule. Une nouvelle piste car, jusqu’à présent, les chercheurs portaient leur attention sur la destruction de plaques formées par d’autres protéines, dites béta-amyloïdes. Ces plaques compressent les neurones et finissent par les détruire. Plusieurs médicaments anti-amyloïdes existent sur le marché, mais n’apportent pas d’efficacité thérapeutique.

… et de traitement

La startup AC Immune s’est concentrée sur la protéine Tau et a développé un traitement expérimental porteur d’espoir, le semorinemab. Il s’agit d’un anticorps de synthèse capable de reconnaître ces amas de protéines Tau et de les détruire. Le médicament a déjà été testé sur des malades et donne des résultats encourageants.

« c’est prometteur et franchement positif, mais ça ne soigne pas encore. »

Florence Clavaguera, neurobiologiste.

Les essais du traitement continuent pour une évaluation en phase 3. Mais, d’après les spécialistes, il faudra sans doute combiner plusieurs approches : celle d’un traitement anti-Tau et celle d’un traitement anti-beta (amyloïde). Car ces deux protéines sont défaillantes dans la maladie d’Alzheimer.

Maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau qui détruit progressivement les neurones et engendre un déclin de la mémoire et des facultés cognitives. Peu à peu, le malade connaît des difficultés à mémoriser les événements, à s’orienter dans l’espace, à reconnaître les objets et les visages, à se rappeler la signification des mots et à exercer son jugement. Fréquente chez les personnes âgées, elle peut aussi toucher les personnes jeunes (moins de 2 % des cas).

Aujourd’hui, on a toujours du mal à déterminer les causes. La progression de la maladie varie beaucoup d’une personne à l’autre. Plus elle survient à un âge avancé, plus elle tend à s’aggraver rapidement. Les femmes sont plus exposées, mais cette différence pourrait être liée au fait qu’elles vivent plus longtemps.

A partir de 85 ans, une femme sur quatre et un homme sur cinq sont touchés. Dès l’âge de 65 ans, le risque de développer la maladie d’Alzheimer double tous les cinq ans.

L’entourage : se faire aider

Lorsque le malade est atteint, c’est aussi l’entourage qui souffre : famille, voisins, amis… Pourtant, les proches ont un rôle essentiel à jouer. Mais pour ce faire, il ne faut pas hésiter à se former, sous peine de se retrouver épuisé moralement et physiquement. France-Alzheimer propose des formations gratuites pour les aidants, dispensées par des psychologues et des bénévoles formés par l’association. L’occasion de rencontrer d’autres personnes qui vivent des expériences similaires, mais aussi d’échanger sur ses propres difficultés avec des professionnels.