Accès aux soins : encore trop d’inégalités sociales

Patients dans une salle d'attente
Encore des inégalités sociales d'accès aux soins en France123RF©

Aujourd’hui encore, on compte trop d’inégalités sociales dans l’accès aux soins en France. Un rapport de la Drees tire la sonnette d’alarme sur ces disparités qui s’observent dès l’enfance.

En 2022, le risque de développer une maladie chronique est plus élevé chez les personnes les plus modestes que chez les plus aisés. Et cela est vrai dans d’autres domaines : renoncement aux soins, dépistage… 

Encore trop d’inégalités

Le rapport 2022 de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques dresse un tableau sévère sur l’accès aux soins. Cette vaste étude sur l’état de santé de la population en France, publié le 21 septembre, met en lumière les nombreuses inégalités sociales au sein du système de santé. Ce qui était déjà vrai en 2021.

Par exemple : les 10 % des Français les plus pauvres développent 2,8 fois plus souvent un diabète que les 10  % les plus aisés.

Le sur-risque de développer une maladie chronique du foie ou du pancréas est également de 2,4 points pour les plus modestes par rapport aux plus aisés. Et s’établit à 2 points pour les maladies psychiatriques.

Pour ce qui est du cancer, l’étude de la Drees apporte une nuance. Ils surviendraient « un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes ». Les personnes aisées sont « souvent prises en charge pour des cancers de la prostate et du sein ». Et les personnes modestes pour le cancer du poumon, note le rapport. Cela pourrait s’expliquer par un plus faible recours aux tests de dépistage. En 2019, les femmes âgées de 50 à 74 ans qui n’avaient jamais réalisé de mammographie étaient 24 % parmi les plus aisées. Contre 39 % chez les plus précaires.

Des inégalités dès l’enfance

Les inégalités de santé s’observent dès le plus jeune âge. Deux fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section de maternelle. 

Les enfants d’ouvriers sont moins nombreux que ceux de cadres à porter des lunettes (31 % contre 37 %). Même si la prévalence de troubles de la vue est identique.

Renoncement aux soins

Le renoncement aux soins touche davantage les plus modestes, pour qui les dépenses de santé représentent un coût trop important. Ceci est accentué par les déserts médicaux dans certains territoires.

Les modes de vie selon le milieu social font la différence

Pour la Drees, ces disparités peuvent s’expliquer, en partie, par « des habitudes de vie différenciées selon le milieu social ». L’alimentation par exemple, comporte moins de fruits et légumes et peut provoquer davantage d’obésité. Des facteurs qui jouent un rôle dans le développement de maladies chroniques. Les plus modestes sont plus exposés aux risques professionnels (pénibilité du travail, produits toxiques…). Leur logement est souvent situé dans des zones polluées, surpeuplées.. Tous ces facteurs font que ces populations fragiles sont moins enclines à faire de la prévention et de l’activité physique notamment.