Initialement prévue pour le 1er décembre 2024, l’obligation de prescrire le tramadol et la codéine sur ordonnance « sécurisée » est reportée au 1er mars 2025. La durée du traitement sera désormais limitée à trois mois.
Les ordonnances dites « sécurisées » pour le tramadol et la codéine visant à limiter l’usage de ces antidouleurs est reportée au 1er mars. « Ce délai supplémentaire devrait permettre de faciliter la transition vers ces nouvelles mesures pour les professionnels de santé et assurer aux patients l’accès à leurs traitements », justifie l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Lutter contre les fausses prescriptions
Cette nouvelle mesure vise à lutter contre les fausses prescriptions, dénoncées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Elle a également pour objectif de limiter le risque de mésusage et de détournement à des fins récréatives associé à ces médicaments.
L’obligation de prescrire sur une ordonnance « sécurisée » – c’est-à-dire infalsifiable – concernera tous les médicaments à usage humain ou à usage vétérinaire contenant du tramadol, de la codéine et de la dihydrocodéine, seuls ou en association à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène, etc.). Et ce, quelle que soit l’indication (traitement des douleurs modérées à sévères, ou pour la codéine, traitement des toux sèches gênantes).
Respecter les bonnes pratiques
De bonnes pratiques doivent être associées à la prescription de ces puissants antidouleurs. Pour les professionnels de santé, le but est de prescrire des durées courtes et de diminuer progressivement la posologie jusqu’à l’arrêt. Et, pour les douleurs chroniques, il faudra réévaluer le traitement tous les trois mois (lors du renouvellement de l’ordonnance).
Du côté du patient, il est indispensable de bien respecter la posologie, la durée de traitement et l’intervalle entre les prises. Mais aussi de demander conseil à son médecin avant d’arrêter son traitement, et ne jamais le proposer à une personne de l’entourage.
En France, 10 millions d’anti-douleurs à base d’opioïdes, médicaments fortement addictogènes, sont vendus chaque année et la consommation ne cesse d’augmenter.