C’est une transition en douceur qui s’est effectuée, le 15 juin dernier, lors de l’assemblée générale de la MFAS à Sisteron. Après quatre années de présidence, Jean-Claude Eyraud, qui reste vice-président, a transmis le flambeau à Rémy Charpy. Ce dernier, également président de la délégation territoriale de la Mutualité Française des Alpes du Sud, nous livre ses projets pour la mutuelle.
Quels seront les axes de votre gouvernance ?
Rémy Charpy : Jean-Claude Eyraud souhaitait prendre un peu de recul, nous nous y préparons depuis deux ans. Je resterai dans la continuité de son action. Il demeure par ailleurs vice-président. Notre mutuelle restera à taille humaine, nous nous appuierons toujours sur ce qui fait notre proximité avec les adhérents, à savoir un personnel très qualifié, et nos six agences présentes sur les deux départements alpins.
La possibilité d’avoir ce contact physique est primordiale pour nos mutualistes. Certes, cela génère des frais incompressibles, mais en parallèle, nous travaillons pour améliorer la productivité. Nous avons changé le système informatique afin d’être encore plus performants, et nous limitons les frais inutiles.
Le montant des cotisations de 2025 est-il connu ?
R. C. : Les prestations augmentent toujours, notamment avec l’effet du « Reste à charge zéro », assumé, je le rappelle, à 80 % par les mutuelles et à 20 % par la Sécurité sociale. Le président de la République a tendance à « raser gratis » avec l’argent des autres.
Il faut gagner la bataille de la suppression des taxes sur les mutuelles (pétition sur mutuelles-de-france.fr, NDLR), mais il y a aussi les transferts de charges de la Sécurité sociale vers les mutuelles (500 millions d’euros). Lors des assemblées générales qui auront lieu début octobre, nos adhérents seront informés, mais les cotisations devront encore augmenter, nous n’avons pas le choix.
La mutuelle compte-t-elle de nouveaux administrateurs ?
R. C. : Trois nouveaux administrateurs, salariés ou jeunes retraités, viennent nous apporter leur expertise. Marie-Laure Kergadallan travaille dans une maison de santé à Digne-les-Bains, Isabelle Mathieu est jeune retraitée et officiait auparavant dans une maison d’accueil spécialisée et Pascal Guelle présidait notamment une mutuelle. Tous trois représentent un apport en compétences très important pour nous.
Les résultats des élections législatives auront-ils un impact sur la mutuelle ?
R. C. : La dissolution de l’Assemblée nationale a conduit à une catastrophe démocratique. Ces élections auront un impact social et politique très fort. Le Rassemblement national prône la xénophobie, et ne respecte pas les libertés démocratiques et laïques. Le fait qu’il n’ait pas obtenu de majorité à l’Assemblée nationale est une bonne chose.
De son côté, le Nouveau Front populaire pourrait s’appuyer sur l’expertise de la mutualité en matière de protection sociale. Mais nous ne lui donnons pas de blanc-seing pour autant. Je sais bien que nous, mutualistes, allons continuer à porter les mêmes combats pour la solidarité et l’accès à la santé de toute la population.