Optique : « Je suis très favorable aux réseaux de soins »

Nicolas Bouzou, économiste et essayiste est intervenu lors des Etats-généraux de la santé visuelle, organisés par la Mutualité française, le 15 décembre 2015, à Paris.

« On constate en France des délais d’attente importants pour des actes simples en matière de santé visuelle.
Ce n’est pas le cas à l’étranger (en particulier en Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne), où l’organisation
des soins est différente. Ces pays ont développé des protocoles de coopération entre ophtalmos, optométristes
et orthoptistes. Cette délégation de tâches a permis d’augmenter l’offre, y compris en termes de qualité,
et donc un meilleur accès aux soins. Nous avons en France de grands débats sur les dépassements d’honoraires.
Il s’agit d’une simple conséquence du déséquilibre entre l’offre et la demande. En France, les différents acteurs
du secteur ont du mal à s’entendre. Si tous les protagonistes ne parviennent pas à un accord, il y aura une loi,
contraignante celle-ci. Or, on sait très bien que les meilleurs compromis viennent de la base, des intéressés eux-mêmes.

Si chacun accepte de sortir de sa fonction et de travailler en coopération avec les autres professionnels, tout le monde y gagnera en compétence, en intérêt de son métier, et en rémunération, ce qui a été le cas en Angleterre.
En ce qui concerne le prix de l’optique, je suis très favorable aux réseaux entre opticiens et complémentaires
et, plus généralement, pour tout le domaine de la santé.

C’est une pratique très courante dans les pays voisins. Et cela fonctionne bien. Les complémentaires jouent
un rôle de plus en plus important dans le fi nancement de la santé. Il est donc logique que leur place augmente
dans la régulation du système et des dépenses de soins. Le réseau de soins est le bon moyen. »