Les recommandations de la Croix-Rouge pour préparer les populations aux crises

Formation aux premiers secours de la Croix-Rouge - copyright: Romain BEURRIER/REA
Formation aux premiers secours de la Croix-Rouge - copyright: Romain BEURRIER/REA

80 % des Français considèrent qu’ils ne sont pas préparés, ou mal, aux crises et aux catastrophes. Face à ce constat, la Croix-Rouge présentait le 10 mars 2022 des solutions pour aider à l’anticipation des crises. Experts et acteurs de terrain ont détaillé leurs recommandations pour préparer aux mieux les populations.

Alors que la crise du Covid est encore d’actualité et que la guerre en Ukraine devient de plus en plus meurtrière, la Croix-Rouge organisait le 10 mars 2022 une rencontre avec des experts nationaux et internationaux, et des acteurs de terrain, sur la préparation des populations aux crises. « Avec ses 60 000 bénévoles et ses 18 000 salariés, la Croix-Rouge est un acteur important de la préparation et de la réponse aux crises », rappelait son directeur général, Jean-Christophe Combe. 

Éduquer les populations aux crises  

« Éduquer, former, connaitre et comprendre les crises ». Voilà les principales pistes évoquées. Les Français sont 80 % a considérer ne pas être préparé, ou mal, aux crises. Ce résultat émane d’un sondage récemment commandé par la Croix-Rouge. Alors que dans le monde, une personne sur deux risque d’être affectée au moins une fois dans sa vie par une catastrophe naturelle. Le délégué général du Haut Comité français pour la Résilience Nationale Christian Sommade insistait quant à lui sur la conscience du risque. « Cette-dernière se construit avec des campagnes de connaissances. L’éducation des jeunes est essentielle. En effet, ce sont souvent eux les leviers de prise de conscience au sein des familles. »

« Préparons-nous à être prêts. et apprenons à être surpris »

Alain Rissetto, le président de la commission mobilisation face aux crises de la Croix-Rouge.

Des actions concrètes étaient présentées. A l’image du « module d’initiation à la réduction des risques » (IRR) de la Croix-Rouge. Cette formation de sensibilisation au public entend faire « prendre conscience au participant de sa vulnérabilité. L’amener à réfléchir sur les conditions de la mise en place d’un programme familial d’autoprotection. Et de prendre conscience des gestes qui sauvent. » Pour Alain Rissetto, le président de la commission mobilisation face aux crises de la Croix-Rouge : « préparons-nous à être prêts et apprenons à être surpris ».

Impliquer les bénévoles

Cet objectif nécessite une synergie de tous les acteurs. « Il faut qu’ils aient envie d’agir. Et qu’ils puissent travailler ensemble sans distinction ». Cette recommandation était formulée par Audrey Lebeau-Livé, cheffe du service des politiques d’ouverture à la société de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Un organisme d’expertises et de recherches sur les risques nucléaires et radiologiques. Par ailleurs, alors que l’engagement des bénévoles est de plus en plus nécessaire, la reconnaissance de leurs actions s’avère primordiale.

« Cette culture d’anticipation, du risque, de la planification, est une démarche essentielle »

Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française.

Philippe Sauzay, inspecteur général de l’administration a ensuite traité le point-de-vue opérationnel. « Il faut que les pouvoirs publics associent davantage le monde bénévole. Aux exercices et à la planification ». L’accompagnement des collectivités territoriales dans la gestion de crise s’avère en effet crucial. A ce propos, les intervenants ont rappelé les grands principes de la loi Matras. Promulguée en novembre 2021, elle renforce l’information des populations des communes soumises à un risque majeur. « Cette culture d’anticipation, du risque, de la planification, est pour nous une démarche essentielle ». Selon le président de la Croix-Rouge française Philippe Da Costa. « Notre capacité à avoir prise sur notre futur dépend de la préparation des populations. »

Secrétaire général adjoint de la Défense et de la Sécurité nationale, le général Vincent Cousin était également présent. Il a évoqué la préparation des populations aux crises sous le prisme de la sécurité nationale. Ce-dernier rappelait les trois phases d’une crise. La culture d’anticipation, la culture du risque et sa gestion, et la résilience. Selon le général Cousin : « les crises se superposent et sont de natures différentes. La menace évolue, il faut donc s’adapter ».