Une étude de Santé publique France publiée en juin 2024 alerte sur le manque d’activité physique des Français.
Ce n’est plus à démontrer. L’activité physique permet de se prémunir de maladies cardiovasculaires, métaboliques, voire de certains cancers. Mais en la matière, les Français ne feraient pas office de bons élèves. C’est ce que révèlent les résultats d’une étude menée par Santé publique France en 2021 auprès d’un peu plus de 24 000 personnes.
Des recommandations précises
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a formulé plusieurs recommandations concernant l’activité physique. A ce titre, les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient :
- consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée ;
- pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ;
- ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine ;
- il conviendrait de cumuler cette activité avec du renforcement musculaire au moins deux fois par semaine.
Les Français en manque d’activité physique et trop sédentaires
D’après l’étude de Santé publique France, 27 % des hommes et 41 % des femmes âgés de 18 à 85 ans n’auraient pas pratiqué assez d’activité physique en 2021. C’est encore trop. Mais c’est un peu moins que ce qui avait été relevé de 2014 à 2016. A l’époque, les hommes étaient 2 % de plus dans ce cas de figure, les femmes 6 %.
Le nouveau rapport s’est aussi attaché à mesurer la sédentarité des Français. Là encore, les chiffres ne sont pas bons. « Plus d’un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures par jour en position assise et la prévalence d’un temps d’écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39 % », rapporte le texte.
Les femmes plus touchées que les hommes
Les femmes seraient seulement 59 % à atteindre les recommandations en matière d’activité physique. Comme leurs homologues masculins, leur propension à s’y adonner dépend de plusieurs facteurs sociodémographiques. Ceux-ci regroupent l’âge, le lieu de vie ou encore le niveau d’étude. Un facteur déterminant varie toutefois d’un genre à l’autre.
Là où c’est la situation professionnelle des hommes qui peut avoir un impact sur leur pratique d’une activité physique, c’est bien la structure du ménage qui sera déterminante pour les femmes. Ainsi, une mère de famille en couple aura moins tendance à s’adonner à un sport qu’une femme célibataire.
Des régions plus ou moins actives
Ces disparités se retrouvent aussi d’un point de vue géographique. Avec 78,9 % et 77,2 % de personnes pratiquant une activité physique, la Bretagne et l’Occitanie présentent des taux bien supérieurs à la moyenne nationale. A contrario, l’Ile-de-France et le Nord-Est de l’Hexagone sont à la traîne.
La première se distingue d’ailleurs avec le niveau de sédentarité le plus élevé au niveau national, soit une part de 31,5 %. Dans cette région, 31 % d’hommes et 29 % de femmes ont déclaré rester assis plus de sept heures par jour.
Quelles recommandations ?
Pour l’OMS, il faut « agir en faveur de la modification des modes de vie pour y inclure davantage de mouvement ». Dans les pistes envisagées, l’institution propose notamment d’aménager des environnements favorisant la marche, de développer des pistes cyclables, de démocratiser l’accès aux infrastructures sportives ou encore de développer les appareils de musculation et de gymnastique en plein air.
L’OMS préconise également de mettre sur pied des actions à destination des femmes. Celles-ci passent par un allègement « de certaines contraintes familiales encore peu partagées au sein des foyers » ou avec « l’implantation de davantage d’activités physiques au sein des entreprises ».