Le Doliprane finalement racheté par le fonds américain CD&R

450 millions de boîtes de Doliprane sont écoulées chaque année en France. © Gerard Bottino/SOPA Images via ZUMA Press Wire

Le laboratoire Sanofi confirme bien le rachat de sa filiale Opella, qui commercialise le Doliprane, par le fonds d’investissement américain CD&R.

Rien ni personne n’aura fait fléchir le laboratoire Sanofi dans sa volonté de vendre sa filiale Opella au fonds d’investissement CD&R. Le médicament préféré des Français, avec 450 millions de boîtes écoulées chaque année, est donc passé sous pavillon américain. Depuis un an déjà, le laboratoire avait fait savoir qu’il souhaitait se séparer d’Opella et se concentrer sur les médicaments innovants. Cette filiale commercialise non seulement le Doliprane mais aussi le Maalox, la Lysopaïne ou l’Aspégic.

Beaucoup de bruit pour rien

Ce rachat a causé de nombreuses polémiques dans le landerneau politique, certains agitant le chiffon rouge de la souveraineté sanitaire. Les salariés des sites de Lisieux (Calvados) et de Compiègne (Oise) où l’on fabrique le Doliprane se sont mis en grève. Et un autre fonds d’investissement, PAI, établi à Paris, s’était même proposé pour racheter la filiale. Sanofi a jugé cette offre « en dehors des délais et du processus de gouvernance qui ont présidé à la décision » et PAI a été définitivement écarté.

L’Etat français aurait obtenu des garanties pour le maintien de l’emploi et de la production en France, assure le ministre de l’Economie Antoine Armand. Un accord tripartite a été trouvé entre l’Etat, en faisant entrer au capital un opérateur public Bpifrance, Sanofi et le fonds américain CD&R.

Par exemple, les deux sites de production du Doliprane, situés à Lisieux (Calvados) et à Compiègne (Oise), ne pourront pas déménager durant cinq ans. Aucun licenciement économique ne pourra avoir lieu. Tout ceci sous peine de sanctions financières. Mais celles-ci sont-elles dissuasives au regard du poids financier que représentent ces fonds d’investissement ?