L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée et en France, le vin est érigé au rang de patrimoine culturel. Les alcooliers rivalisent d’ingéniosité pour inciter à la consommation. Pourtant, l’alcoolisme fait des dégâts sur la santé et représente un fardeau pour les personnes qui en souffrent.
Chiffres : la dure réalité
Même si la consommation diminue en France depuis une quarantaine d’années, l’alcool est aujourd’hui responsable chaque année de près de 36 000 décès chez les hommes et 12 500 chez les femmes. 40 % de ces décès ont lieu avant l’âge de 65 ans. L’alcool est impliqué dans plus de la moitié des violences faites aux femmes et aux enfants et est la première cause d’accident de la route, en particulier chez les jeunes.
De lourdes conséquences sur la santé
La consommation excessive d’alcool est responsable de maladies graves, voire mortelles, comme la cirrhose alcoolique ou certaines atteintes neurologiques. L’alcool est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires et les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, du foie et du sein. L’alcoolisme s’accompagne souvent de troubles neuropsychiatriques tels que l’anxiété, la dépression, les troubles de l’humeur ou de la personnalité.
L’alcoolisme est une maladie
Nous ne sommes pas égaux face à l’alcool. La dépendance est une maladie due à plusieurs facteurs : génétiques, familiaux, sociaux… Reconnaître que l’on a un problème et oser en parler sont des étapes importantes.
Comment savoir si on est dépendant ?
Pour faire le point, le médecin traitant ou un addictologue peuvent aider le patient. Ils évaluent la consommation en posant des questions ciblées : « Au bout de combien de verres avez-vous l’impression qu’il faut vous arrêter ? Pouvez-vous envisager une sortie festive sans boire d’alcool ? Mettez-vous en danger vous-même ou votre entourage lorsque vous buvez ? Avez-vous des envies irrésistibles de boire ? A quelle heure prenez-vous votre premier verre ? Pouvez-vous vous arrêter quelques jours ? Votre entourage vous fait-il des réflexions sur votre consommation ? »
Peut-on en guérir ?
« L’alcoolisme est une maladie que l’on peut soigner. Le chemin pour le patient est long et difficile, avec des rechutes et des moments de découragement, mais il peut s’en sortir », explique le Dr Bernard Basset de l’Association nationale de prévention en alcoolisme et addictologie (Anpaa). « Nous proposons une méthode adaptée à chaque patient : l’abstinence, par exemple, ne sera pas préconisée à tous, car cela peut sembler un objectif impossible à atteindre. Nous avons tout un arsenal thérapeutique – des médicaments dans certains cas (Baclofène, sédatifs), une aide psychologique individuelle ou collective, la participation à des groupes de parole, l’implication de l’entourage, un accompagnement social et des aides à l’insertion professionnelle. »
Zéro alcool pendant la grossesse
Les femmes ont tendance à boire plus souvent et en plus grandes quantités qu’autrefois. Et il arrive qu’elles continuent leur consommation d’alcool lorsqu’elles sont enceintes, ce qui a de lourdes conséquences sur le développement du cerveau et du cœur du fœtus, car l’alcool passe la barrière placentaire.
Le syndrome d’alcoolisation fœtale (Saf) est la forme la plus grave, qui peut entraîner chez les enfants un retard de croissance, des difficultés d’apprentissage et de langage, des troubles du comportement et d’adaptation sociale. Ces enfants présentent également des anomalies structurelles du cerveau, des malformations physiques ou des troubles de la vision et de l’audition. Ces dégâts sont irréversibles.
Les connaissances scientifiques actuelles ne permettant pas de déterminer une quantité d’alcool qui serait sans risque pour l’enfant à naître, le message de prévention est « Zéro alcool pendant la grossesse ».
Bon à savoir
– Alcool Info Service : 0 980 980 930, tous les jours de 8 h à 2 h.
– www.alcool-info-service.fr
– www.anpaa.asso.fr
– sos-addictions.org
– www.drogues-info-service.fr