En finir avec la souffrance au travail

Toutes les études font le même constat. Les salariés restent exposés à un risque trop important d’accidents et de maladies liés à leurs outils de travail, et leur santé mentale est de plus en plus malmenée. Les gouvernements successifs ont pourtant instauré des lois et même plusieurs plans nationaux (nous en sommes au quatrième) pour préserver la santé au travail.

Mais l’ambition affichée est loin de se traduire en résultats probants. Les acteurs censés surveiller et superviser ces questions sur le terrain n’ont plus les moyens d’agir correctement.  Inspecteurs, médecins du travail et délégués du personnel ont vu leurs effectifs et leur champ d’action diminuer d’année en année. 

Et du côté des entreprises, l’organisation quotidienne du travail continue d’être rythmée par une volonté de productivité accrue, engendrant toujours plus de dangers sanitaires. Derrière les chiffres alarmants d’accidents et de maladies professionnelles, il y a des destins brisés. Certaines victimes ont bien voulu témoigner.

Nous avons aussi interrogé des spécialistes, des ergonomes, un statisticien, et des représentants syndicalistes et mutualistes. Leurs analyses et leurs expérimentations montrent qu’il existe encore des pistes à explorer afin que le travail soit une source d’épanouissement, et non plus un facteur de risque pour la santé.

Chiffres clés

• 3 femmes sur 5 en France souffrent de douleurs liées aux troubles musculo-squelettiques.
Ces affections représentent 88 % des maladies professionnelles (Santé publique France).

• 2 personnes par jour en moyenne décèdent à la suite d’un accident du travail en France. Les ouvriers sont les plus touchés (Organisation internationale du travail).

• 39 % des Français considèrent que leur activité professionnelle dégrade leur santé (Harris Interactive pour la Mutualité Française).

• 1 actif sur 4 ne se sent pas capable de tenir jusqu’à la retraite (Dares).

• 134 375 inaptitudes  ont été prononcées en 2022, selon la Direction générale du travail.
Dans plus de 95 % des cas, ces déclarations conduisent à un licenciement.


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