« Il existe des soins permettant d’améliorer la qualité de vie des malades », Ghislaine Achalid de la Ligue contre le cancer

Les personnes malades du cancer peuvent bénéficier de soins permettant d’améliorer leur qualité de vie et l’expérience de la maladie. © Ligue nationale contre le cancer
Les personnes malades du cancer peuvent bénéficier de soins permettant d’améliorer leur qualité de vie et l’expérience de la maladie. © Ligue nationale contre le cancer

Activité physique adaptée, soutien psychologique, conseils en diététique : les soins de support permettent d’améliorer la qualité de vie des patients et l’expérience de la maladie. Les interventions sont variées et encadrées. Toutes présentent des intérêts thérapeutiques. La Ligue contre le cancer propose aux malades de bénéficier de soins de support offerts.

Ghislaine Achalid, chargée de mission au sein de la Ligue contre le cancer © DR

Ghislaine Achalid, chargée de mission au sein de l’association, rappelle les actions proposées et revient également sur le partenariat mis en place avec la Mutualité Française pour améliorer l’information sur ces soins. 

Pourriez-vous rappeler à quoi servent les soins de support ?

Ghislaine Achalid : Il s’agit des soins et des soutiens qui permettent d’accompagner les personnes malades d’un cancer et leurs proches aidants pendant et après le parcours médical. Ils améliorent la qualité de vie des patients et le vécu de la maladie, en ayant une vraie complémentarité avec le traitement médical. Les études scientifiques ont en effet validé les bénéfices avec des protocoles précis mis en place dans le cadre de ces soins de support. Et ils sont officiellement reconnus par l’Institut national du cancer (INCa).

Quels sont-ils ?

G. A. : Parmi les soins de support figurent l’activité physique adaptée, le soutien psychologique aux malades et aux proches, la préservation de la fertilité, l’aide au sevrage tabagique, les conseils en diététique… Pour cette intervention, l’un des objectifs est de prévenir la dénutrition. Nous savons en effet que 40 % des malades du cancer en moyenne sont dénutris. Ces derniers tolèrent alors moins bien les traitements. Ils risquent même de devoir arrêter les chimiothérapies si la perte de poids est trop importante… Les conseils en diététique, comme l’ensemble des autres soins de support, ont un véritable objectif thérapeutique.

En quoi consistent les actions mises en place pour la préservation de la fertilité ?

G. A. : Les traitements contre le cancer peuvent avoir un impact sur la fertilité. Or il existe des solutions. Par exemple pour préserver les ovocytes ou les spermatozoïdes avant la mise en place de ces traitements.

Parmi les soins de support figurent le soutien psychologique aux malades du cancer et à leurs proches. © Ligue nationale contre le cancer

Une prise en charge sociale peut également être proposée…

G. A. : Effectivement, dans le cadre de ces soutiens, les malades peuvent être accompagnés dans leurs démarches administratives et sociales. Cette prise en charge est très importante. Car nous savons malheureusement que la maladie peut venir encore aggraver les situations de précarité… Un accompagnement professionnel, dans le maintien ou le retour à l’emploi, peut également être mis en place.

Concrètement, comment est-il possible de bénéficier de ces soins et soutiens ?

G. A. : La première chose est d’en parler à son oncologue et à son équipe médicale. Il peut en effet exister certaines contre-indications ou interactions. Il est préférable que le médecin fasse une prescription médicale pour que les patients puissent bénéficier des soins de support adaptés.

La Sécurité sociale les prend-elle en charge ?

G. A. : Il existe un forfait de 180 euros pris en charge dans le cadre du parcours global après traitement d’un cancer. Ainsi, dans l’année suivant la fin des « traitements actifs », c’est-à-dire des traitements lourds, toute personne peut en bénéficier sur prescription médicale dans les structures qui ont été sélectionnées pour le mettre en œuvre. Mais vous imaginez bien que le montant de ce forfait n’est pas suffisant pour le suivi des soins de support… Même si c’est un bon début. Par ailleurs, certaines mutuelles proposent des forfaits annuels pouvant aller jusqu’à 500 euros par an, quel que soit le moment du parcours. Notre ambition, au sein de la Ligue nationale contre le cancer, est de rendre ces soins de support accessibles partout et pour tous. C’est pour cette raison que nous accompagnons tous ceux qui peuvent en avoir besoin. En offrant intégralement ces soins de support.

Pouvez-vous nous détailler les modalités pour en bénéficier au sein de la Ligue contre le cancer ?

G. A. : Il suffit de se mettre en relation avec le comité de la Ligue le plus proche de chez soi. Il en existe 103 dans toute la France. Ensuite, les personnes seront accueillies dans l’un de nos 300 espaces Ligue. Ils pourront alors échanger avec des coordinateurs de l’association qui mettront en place les soins de support adaptés aux besoins. Un nombre de séances sera alors planifié en fonction.

Qui va réaliser ces interventions ?

G. A. : Les intervenants avec qui nous travaillons sont des professionnels formés à la cancérologie, à l’image de psychologues, de diététiciens et de socio-esthéticiens… Les interventions se déroulent au sein de l’association. Et même dans certains départements à domicile, si l’état de santé ou le parcours de soins du patient le nécessite.

L’activité physique adaptée fait également partie des soins de support. © Ligue contre le cancer

Au sein de la Ligue, les soins de support ne seront pas payants ?

G. A. : En effet, les patients n’auront rien n’a payer. Notre association indépendante fonctionne grâce aux dons.

Pour développer davantage l’information sur ces soins de supports, vous venez de mettre en place un partenariat avec la Mutualité Française. En quoi consiste-t-il ?

G. A. : La Ligue contre le cancer et la Mutualité Française viennent en effet de s’associer pour mieux déployer les soins de support. Nous partageons le même engagement pour l’amélioration de l’accès aux soins et la lutte contre les inégalités en santé. Concrètement, nous allons agir ensemble pour sensibiliser et informer le grand public sur ces soins thérapeutiques, qui restent encore trop méconnus. Nous allons également mettre en place des outils de communication à destination des mutuelles mais aussi des professionnels de santé. Nous avons aussi l’ambition d’expérimenter des dispositifs en collaboration.